DAKARACTU.COM - Le mouvement syndical de la Radiotélévision sénégalaise (RTS) réclame avec insistance le départ du poste de directeur général de Babacar Diagne qui a atteint l’âge pour faire valoir ses droits à la retraite. Il demande également que sa gestion soit auditée, ce qui est légitime vu les nombreuses années qu’il a passées à la tête à la RTS. Mais la revendication la plus importante n’est pas matérielle ni financière, elle est morale et intellectuelle. Elle consiste à demander une télévision nationale moins communiste, respectueuse de la diversité des sensibilités au Sénégal, moins servile à l’égard du locataire du palais. Il est vrai que perdurent dans ce média des pratiques de censure des uns et de flagornerie à l’endroit des autres indignes du niveau de la démocratie sénégalaise. Babacar Diagne est par la force des choses l’incarnation de ce type de télévision d’un autre âge. C’est sans doute cela aussi qui pousse les syndicalistes de la maison à vouloir rajeunir son poste pour arriver à moderniser l’orientation éditoriale. Mais il est fort à parier qu’Abdoulaye Wade ne voudra pas se passer des services d’un homme comme l’actuel directeur de la RTS en cette période de crise et de veillée d’armes électorale.
Babacar Diagne n’est pas l’unique fonctionnaire retraité qu’Abdoulaye Wade maintient en poste pour qu’il continue à servir ses intérêts politiques. C’est le cas d’Ahmadou Moctar Bâ, directeur général de la SN HLM, que le chef de l’Etat a maintenu à la tête de cette structure pour qu’il conserve une force de frappe. Il est en effet le responsable politique libéral de Nioro. Wade a besoin de lui pour mobiliser des militants dans cette localité du bassin arachidier. C’est également le cas d’Amadou Samba Kâne, directeur général de la Loterie nationale sénégalaise (Lonase), placé à la tête d’une entreprise stratégique, qui milite pour le parti au pouvoir dans le Fouta.