Au nom du changement (Lamine Diouck)


Au nom du changement, du vrai.
Si on veut réellement mettre fin au régime libéral, l’urgence et la noblesse de cette mission doivent nous inviter à une prise de conscience libératrice et à une objectivité courageuse au nom de notre cher Sénégal.
Le Sénégal ne peut plus attendre et on ne peut plus se bercer d’illusions.
Nous le savons tous, le régime libéral avec sa gestion catastrophique est à bout de souffle.
Par des pans entiers, notre économie, nos institutions, nos industries, nos valeurs culturelles et cultuelles s’effondrent.
Au moment ou des fils de barons du régime libéral dérobent des millions et se la coulent douce à Dakar, des innocents tombent sous les balles à Diagnon.
Au moment où Karim Wade inaugure le tronçon de la « trouée » (plus de 2 milliards pour 0,9 km) la banlieue patauge dans les eaux immondes des inondations.
Au moment où son père offre au « lion » de Guédiawaye des millions, le lycée de Limamoulaye dresse ses tentes pour accueillir ses élèves.
Au moment au Sindiély gaspille des milliards pour une festivité folklorique, des bébés meurent à Ziguinchor faute de groupe électrogène.
Autant de décalages qui attestent que l’approche libérale de Wade, si on peut qualifier ainsi sa politique, ne se limite pas au laisser faire sans savoir-faire, au culte de l’argent. Elle est aussi mal gouvernance, mauvaise gestion des deniers publics, l’accaparement des terres, corruption et malversation : de l’avoir, rien que de l’argent.
Heureusement que la crise économique mondiale que nous traversons nous rappelle que l’avoir ne peut se concevoir sans l’Etre et son développement. Le profit ne peut être accepté que s’il est orienté vers le « développement de l’Homme chez tous les hommes », pour reprendre Senghor.
Cette tautologie est en soi possible car elle est encore portée par quelques hommes politiques au Sénégal. C’est une aubaine qui se dessine et qui est fort malheureusement ignorée par une certaine force politique qui excelle dans l’immobilisme.
Face aux souffrances sociales, il y a donc plusieurs attitudes possibles. Certains vont se résigner et dire qu’il y a eu et qu’il aura toujours de l’injustice au Sénégal.
D’autres vont dire que notre société peut être organisée autrement afin qu’elle soit plus juste et plus humaine. C’est cette attitude que le Parti Socialiste a toujours défendue.
Aujourd’hui, nombreux sont les pères de famille qui, soit dit en passant, n’emprunteront jamais la Corniche la plus belle mais aussi la plus coûteuse de l’Afrique de l’Ouest, et qui sont nostalgiques de l’époque où le kg du riz ne coutait pas 300 FCFA.
Plus de justice sociale, c’est donc possible. Il suffit de diminuer le budget du palais, celui de Karim Wade, de diminuer le nombre des ministres et des ambassades pour subventionner les denrées de première nécessité. Car, qu’on le veuille ou non, la politique n’est pas seulement un métier. Ce sont également des valeurs et des convictions fortes.
Il s’agit d’Aller vers l’idéal tout en comprenant le réel pour reprendre Jaurès. Et cet idéal qui place le Sénégalais au centre de toute action est la marque de fabrique du Parti Socialiste.
Le régime libéral a certes, pendant ces 11 années, réalisé des infrastructures. Mais: toutes ces réalisations reposent sur des malversations avérées qui accentuent les inégalités sociales au Sénégal. Aujourd’hui, les trois repas quotidiens sont devenus un luxe à la seule portée de quelques privilégiés. C’est cela le libéralisme sous toutes ses déclinaisons ; qu’il soit rewmiste ou républicain : des « responsables » qui de malversations en malversations sont devenus subitement milliardaires.
La justice sociale que nous prônons, nous socialistes, s’adressent aux GORGOLOUS, aux sénégalais qui travaillent dur pour joindre les deux bouts, ceux qui pataugent dans les inondations, ceux qui s’entassent dans les cars rapides et qui suffoquent dans les embouteillages pour regagner les banlieues de Dakar.
Il est de notre devoir, nous socialistes, au moment où les Sénégalais sont appelés à faire un choix important et historique, de leur rappeler nos valeurs.

Il est de notre devoir de rappeler aux Sénégalais que quand nous quittions le pouvoir en 2000, le prix du kilo de riz était à 250 fcfa. Aujourd'hui il est à 400 fcfa. Le litre de l'huile est passé de 450 à 1250 fcfa. Toutes les denrées de première nécessité ont connu une terrible augmentation.
Oui il est de notre devoir, de rappeler que la justice sociale que nous véhiculons, régulait le prix de ces denrées.
Il est de notre devoir de rappeler qu'au delà de ces valeurs de justice sociale et d'égalité des chances, notre parti a réussi sa mutation et s'est débarrassé de ses feuilles mortes sans conviction. Car nous sommes conscients que désormais, rien ne sera plus comme avant.
Il est de notre devoir de rappeler que le Parti Socialiste est le seul parti qui n'a aucune responsabilité dans le bilan catastrophique du régime libéral. Toutes les forces politiques qui sollicitent le suffrage des Sénégalais sont d’une manière ou d’une autre comptables de la déstructuration de notre état de droit.
Il ne serait donc pas compréhensible, ni historiquement justifiable, je l’avais dit en 2007, je le répète aujourd'hui, que le Parti Socialiste soit absent aux prochaines élections présidentielles.
Oui, le Parti Socialiste nouveau avec son identité, ses valeurs, son histoire et son capital en ressources humaines, riche de son expérience de parti au pouvoir puis à l'opposition, doit être la locomotive de BENNO.
Ayons le courage de l'objectivité. Ne serait ce que par principe de démocratie, le candidat du Parti Socialiste, Ousmane Tanor DIENG, adossé au programme des Assises nationales pour une perspective de gouvernance améliorée, a le meilleur profil pour incarner la candidature de l'unité et du rassemblement pour une alternative socio-démocratique en 2012.
LAMINE DIOUCK
Agora des Socialistes Sénégalais de France.

Mardi 29 Novembre 2011
LAMINE DIOUCK