Assemblée nationale : Quand le Pds détient l’as de « faiseur de roi »


Il a vu le jour à l’ère du multipartisme voulu par le président Senghor en 1974. Le Pds qui au fil des années s’est agrandi, s’affirme et lance ses stratégies pour la conquête du pouvoir qui se matérialisera en 2000. Douze ans plus tard, Wade est destitué par son « élève » Macky Sall qui se démarque pour faire cavalier seul. Une expérience qui s’affirme progressivement et devient même, plus visible à l’assemblée nationale, même n’étant pas majoritaire. 

 

Les députés se sont réunis ce mercredi pour la création de la commission d’enquête parlementaire sur les circonstances de l’élimination de Karim Wade de la présidentielle. En effet, dans sa résolution présentée à la plénière pour ratification, les députés du Pds ont rappelé que le fichier électoral, qui a été utilisé par le conseil constitutionnel pour le contrôle des parrainages, est tronqué. Il remet, disent-ils, substantiellement en cause la validité de ses conclusions. 

La mise en place d’une commission d’enquête

parlementaire est nécessaire pour les députés du Pds car, elle permet de faire la lumière sur cette « décision du conseil constitutionnel » afin d’enquêter particulièrement sur « les conflits d’intérêts, les avantages et les soupçons de corruption et collusion de certains membres de cette juridiction avec des candidats en lice pour la présidentielle de 2024 ». 

 

À l’issue de la séance plénière, le parti démocratique Sénégal (sous la bannière de Wallu à l’assemblée nationale), a obtenu gain de cause. La commission d’enquête parlementaire est désormais installée avec les députés Abdou Mbow , Ibrahima Baba Sall, Astou Ndiaye, Seydou Diouf, Cheikh Seck, Moussa Diakhaté, Mamadou Lamine  Thiam, Saliou Dieng, Sira Ndoye Sall. 

Le bureau composé du président, du vice-président et du rapporteur, sera ultérieurement formé. 

 

En décembre 2022, les députés de Yewwi Askan Wi avaient introduit une motion de censure pour destituer le chef du gouvernement, Amadou Bâ qui a fait son retour à l’assemblée quelques jours après sa déclaration de politique générale. Le parti démocratique sénégalais n’avait pas adhéré à la démarche de ses collègues de Yewwi parce que, disaient-ils, « n’étant pas associés ». 

« L’opposition doit se concerter sur les grands objects de l’assemblée. Si nous n’avons pas été impliqués depuis le début, nous ne pouvons pas participer à ce vote de la motion de censure », avait indiqué le président du groupe parlementaire Liberté - démocratie et Changement. De plus, Mamadou Lamine Thiam a laissé entendre que le parti des libéraux maintient toujours son « alliance avec Yewwi » : « nous avons toujours des alliances tactiques. Si la situation exige qu’on soit ensemble, nous le serons. » 

 

L’éjection de Aminata Touré de l’assemblée nationale en janvier 2023 est aussi un fait majeur dans le comportement des députés libéraux. Le bureau de l’Assemblée nationale qui se prononce sur cette déchéance de l’ancien premier ministre qui deviendra quelques heures plus tard, « ex députée ». Il est évoqué dans la constitution et le règlement intérieur de l’Assemblée, qu'« un député qui quitte son parti est automatiquement déchu de son mandat ». Selon le parlementaire, 10 membres du bureau ont voté pour » la déchéance du mandat d’Aminata Touré, « y compris des membres de la coalition d’opposition Wallu Sénégal » et 7 contre ». D’ailleurs, la coalition Wallu s’est définie constante, les députés « Wadiste » expliquant l’impertinence de cette « transhumance parlementaire » considéraient l’exemple du « président Abdoulaye Wade qui avait introduit dans la constitution l’article 60, qui voudrait que les députés élus par leur parti ou leur coalition puissent rester pour stopper la transhumance. À cet effet, les exemples de Mbaye Ndiaye et Moustapha Cissé Lô avaient été évoqués. 

 

Ces faits majeurs impliquent toujours le parti démocratique sénégalais qui ne cesse de montrer et de faire « valoir » son expérience parlementaire qui date de 1978 . Pour le moment, cette nouvelle « victoire » avec la mise en place de la commission d’enquête parlementaire n’est, selon le candidat Karim Wade, « qu’un début de l’objectif principal qui est de participer à l’élection présidentielle prochaine...

Jeudi 1 Février 2024
Cheikh Sadibou Fall