DAKARACTU.COM - Le scandale des passeports numérisés, révélé par la Cour des comptes dans son dernier rapport, est dérisoire comparé à celui qui va éclater autour de l’attribution du marché d’établissement des permis de conduire sécurisés. Au moment où ces lignes sont écrites, dakaractu.com est en mesure d’affirmer que, sauf bouleversement inattendu, la société malaisienne Iris, décriée par la Cour des comptes à propos des passeports numérisés, va se voir attribuer la confection des permis de conduire. Avec la complicité de gros pontes du régime, cette entreprise emmenée par Ndiagne Fall (son représentant au Sénégal qui a créé Iris Technology en 2007), un menuisier reconverti en homme d’affaires, enrichi à coups de gros marchés depuis l’avènement du régime de l’alternance, s’apprête à bouffer plusieurs nouveaux milliards au préjudice de l’Etat sénégalais. Comme pour les passeports numérisés, Iris va travailler sous financement du Trésor public qui, de 2004 à 2007, lui a versé 5,9 milliards de francs cfa par an pour une prestation équivalant en moyenne à 1,2 milliard. Dans n’importe quel autre Etat sérieux, Iris serait aujourd’hui préoccupée à rembourser les sommes astronomiques indûment perçues plutôt qu’à soumissionner pour un nouveau marché. Pas dans le Sénégal actuel, où elle bénéficie de protections haut placées dans le cabinet de la présidence et au ministère de l’Intérieur. Sauf accident, Iris va l’emporter contre les entreprises françaises de réputation mondiale Gemalto et Aubertin. Mais aussi contre la société israélienne Starten qui, travaillant à obtenir le marché depuis 2008, a fait une offre imbattable. Au point que le chef de l’Etat, Abdoulaye Wade, ait ordonné début 2010 à Abdourahim Agne, alors ministre des Transports terrestres, de signer avec elle. L’opération n’a toutefois pas pu être conclue, sabotée par quelques gros bonnets de la République. Les offres de Starten et d’Iris sont pourtant incomparables à tous égards. Iris, qui n’a par ailleurs pas respecté son obligation de créer des sites d’établissement des passeports numérisés à l’intérieur et à l’extérieur du Sénégal, propose de confectionner les permis de conduire à partir de la base de données des cartes nationales d’identité et, pour ce faire, de se faire financer à coups de milliards par le Trésor public. Starten, qui a fabriqué les permis de conduire en Israël et dans des pays africains comme la Côte d’Ivoire, propose de ne rien demander à l’Etat, de financer le projet avec 25 millions d’euros de fonds propres et de délivrer les permis moyennant un timbre variant entre 35 000 et 40 000 francs cfa dont 14 000 francs cfa reviennent au Trésor public. Elle propose également de créer une base de données spécifique, au lieu de surcharger celle des cartes nationales d’identité dans laquelle Iris ne devait déjà pas loger les passeports numérisés.
Cette offre, manifestement plus avantageuse, ne va pas être retenue. L’Etat sénégalais doit être l’unique au monde qui préfère dépenser sans gagner plutôt que de gagner sans dépenser. Pourquoi s’obstine-t-on, comme dans le marché des passeports numérisés, à débourser de l’argent public pour financer Iris alors que d’autres ne demandent rien a priori pour effectuer la prestation attendue ? Etre payé d’emblée par le Trésor public au lieu d’attendre d’être rémunéré sur ce que l’on produit présente certes un avantage : ceux à qui l’entreprise attributaire du marché verse des commissions les perçoivent dès le début de l’exécution du contrat, n’étant pas assurés de demeurer à leur poste s’ils attendent la fin des travaux pour être réglés.
Iris, sur laquelle dakaractu va revenir, veut tout prendre. Et signe tout, d’un montage avec la Caisse de dépôt pour la construction d’habitats sociaux à Bambilor à un protocole d’entente avec le ministère de l’Environnement et de l’Hygiène publique pour le traitement des ordures. Dans le cas présent, cette entreprise touche-à-tout est opposée à une société spécialisée qui propose d’établir des permis biométriques format carte de crédit dotés d’informations sur le titulaire (groupe sanguin, maladies cardiovasculaires, information ophtalmique, diabète...). Mais aussi de doter toute la police sénégalaise d’un système de communication qui permette d’authentifier le document par un simple flashage. Tout l’intérêt de cette offre ne prêtera pas à conséquence. Iris va l’emporter, pour le plus grand préjudice de nos deniers publics et contre toutes les règles de transparence universellement admises. Ce sera le début d’un nouveau scandale que la Cour des comptes décrira dans un prochain rapport.
Cette offre, manifestement plus avantageuse, ne va pas être retenue. L’Etat sénégalais doit être l’unique au monde qui préfère dépenser sans gagner plutôt que de gagner sans dépenser. Pourquoi s’obstine-t-on, comme dans le marché des passeports numérisés, à débourser de l’argent public pour financer Iris alors que d’autres ne demandent rien a priori pour effectuer la prestation attendue ? Etre payé d’emblée par le Trésor public au lieu d’attendre d’être rémunéré sur ce que l’on produit présente certes un avantage : ceux à qui l’entreprise attributaire du marché verse des commissions les perçoivent dès le début de l’exécution du contrat, n’étant pas assurés de demeurer à leur poste s’ils attendent la fin des travaux pour être réglés.
Iris, sur laquelle dakaractu va revenir, veut tout prendre. Et signe tout, d’un montage avec la Caisse de dépôt pour la construction d’habitats sociaux à Bambilor à un protocole d’entente avec le ministère de l’Environnement et de l’Hygiène publique pour le traitement des ordures. Dans le cas présent, cette entreprise touche-à-tout est opposée à une société spécialisée qui propose d’établir des permis biométriques format carte de crédit dotés d’informations sur le titulaire (groupe sanguin, maladies cardiovasculaires, information ophtalmique, diabète...). Mais aussi de doter toute la police sénégalaise d’un système de communication qui permette d’authentifier le document par un simple flashage. Tout l’intérêt de cette offre ne prêtera pas à conséquence. Iris va l’emporter, pour le plus grand préjudice de nos deniers publics et contre toutes les règles de transparence universellement admises. Ce sera le début d’un nouveau scandale que la Cour des comptes décrira dans un prochain rapport.