Après le saccage du Coud : les restaurants ouvrent aujourd’hui


Après le saccage du bâtiment abritant la direction du Centre des œuvres universitaires de Dakar, les autorités annoncent l’ouverture, ce vendredi, des restaurants.
Quelques heures après leur menace, des étudiants de l’université Cheikh Anta Diop sont passés à l’acte. Ils ont mis le feu au bâtiment abritant la direction du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud).

Selon Doudou Faye, le chef de la sécurité du Coud, quelque 200 étudiants sont entrés par derrière, en défonçant une des portes. Une fois à l’intérieur du bâtiment, ils ont cassés des vitres. Au service du budget, par exemple, ils ont tout saccagé. Même la salle d’audience du directeur n’a pas échappé à leur furie.

Aux environs de 12 heures, des étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop, réclamant l’ouverture des restaurants, avaient menacé de brûler le bâtiment abritant la direction du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud), si les autorités ne s’exécutent pas immédiatement. « Nous avons vécu un sale temps car nous étions attaqués par plus de 200 étudiants armés de pierres, de pompes à gaz, de décharges électriques de coupes-coupes. Ils ont allumé des pneus partout avant de mettre le feu au bâtiment », raconte Doudou Faye, qui indique que «les vigiles ne pouvaient rien contre ces étudiants». Il évalue les pertes à plusieurs millions de francs Cfa.

Regrettant les agissements des étudiants, Doudou Faye souligne que les étudiants étaient au courant de l’ouverture, ce vendredi, des restaurants.

En pleine discussion avec ses camarades devant le pavillon A, Moussa Diop, étudiant en 2eme année de Droit, fustige ces actes de vandalisme. « Les étudiants doivent savoir qu’en brûlant ce bâtiment, ils ont détruit le bien de l’université. Je pense qu’il y avait d’autres moyens de se faire attendre », soutient-il. « Ce n’est pas en cassant que les problèmes seront réglés. Les étudiants doivent mettre en avant la négociation plutôt que de détruire », renchérit Mohamed Ndiaye. Toutefois, il exhorte les autorités du Coud à ouvrir les restaurants afin de permettre aux étudiants qui subissent les épreuves d’octobre de pouvoir se restaurer. « La plupart des étudiants viennent de loin et n’ont pas assez de ressources financière pour payer des plats à 500 francs Cfa », avance Mohamed Ndiaye.

Marième Thiaw salue le geste de ses camarades. « Au Sénégal, pour se faire attendre, il faut brûler des pneus, manifester dans la rue. Le geste de nos camarades poussera la direction du Coud à ouvrir dans les brefs délais les restaurants parce que nous sommes fatigués », lâche-t-elle.

( Eugène KALY - LE SOLEIL )
Jeudi 6 Octobre 2011