Hommage à Mamadou DIOP, mon ancien DIEUWRIGNE de Dahira : « Il était d’une sainteté remarquable…»
Quand la mort frappe un proche, il y’a lieu de consternation. Quand la mort frappe un croyant, on s’en remet à Allah. Mais quand la mort frappe un ascète, un homme pieux, l’émoi envahit le coeur de ses prochains.
Ce sentiment est le plus partagé aujourd’hui pour tous ceux qui ont connu, ou approché cette formidable personne. Je me penche alors sur le clavier pour lui témoigner par ces mots, mais les maux durcissent mon acte. Mon coeur est meurtri, mon corps lourd, et mon esprit est transporté à travers le temps.
Je me retrouve en l’année 2002. Obtenant fraîchement mon diplôme de BFEM, je suis en partance à Mbour chez mon oncle maternel, pour continuer mes études. Arrivé sur la petite ville, je suis inquiété par un aspect non moins substantiel dans la vie de toute personne, l’obédience spirituelle.
Heureusement, mon souci ne serait qu’une légère inquiétude. Aux premiers contacts de mon nouvel établissement, j’intègre le Dahira Mouride du Lycée Démba Diop. Ma crainte se voit dissimuler instantanément. Je venais de faire la connaissance d’une incroyable personne, celui qui sera plus tard un icône dans la voie où je me suis inscrite. Il était le Dieuwrigne du dahira, autrement dit le responsable de ladite association. On l’appelait entre autres, Ségn Diop, Ségn Modou Diop, ou encore Dieuwrigne. De ses vrais prénom et nom, Mamadou Diop.
Ses condisciples voyaient en lui le prototype du model de disciple enseigné par le Cheikh Ahmadou Bamba : une personne lavée de toutes souillures pour se parer à l’élévation vers DIEU. Et la détermination qu’il s’était fait de réunir toutes les qualités du Mouride, fini de lui concéder du rôle de parfait ambassadeur de cette communauté, face aux profanes et novices de cette voie. Il s’acquittait de tous ses devoirs religieux en bon musulman, jusqu’à l’enceinte même du lycée. Quand il ne dirigeait pas les prières de Tisbaar ou de Takusaan, il était le muezzin, ou étalait la natte. Il a toujours placé Dieu devant toute chose. Pour rappel, il eut un jour un incident avec son professeur d’EPS (Education Physique et Sportive). Le motif était que ce dernier voulait qu’il porte un short pour prendre part à la cour. Mamadou rejette cette demande sur le fait qu’il est musulman, et que sa religion ne lui permettait guère de montrer certaines parties de son corps devant un public (en l’occurrence ses genoux). Les deux finis par s’embrouiller. Il a fallu l’intervention même de son proviseur, connaisseur en Islam, qui finit par dissuader Mamadou, en se basant sur des versets coraniques. Aussi, son loisir était de faire partager sa connaissance religieuse. Il ne s’attardait jamais à prêcher la bonne parole, ou les écrits de son guide spirituel, Khadim Rassoul. Il animait d’intéressantes causeries dans l’amphithéâtre du lycée, une fois par semaine, et durant toute l’année scolaire. Aussi, durant toute la période que je l’ai connu, je ne l’avais jamais vu porter des habits occidentaux. Il s’habillait toujours en tenue traditionnelle (boubou ou baay-laat), portant fièrement les valeurs de base culturelles enseignées par le guide de la voie Mouride.
Sa simplicité, sa modestie, sa franchise, sa probité, son assiduité et sa piété, lui faisaient jouir du respect de tous ses semblables. Hommes, femmes, vieux, jeunes, tous avaient de l’estime envers Mamadou Diop.
Ce modeste article n’est qu’une goutte d’eau, dans un océan de vie chargée de sagesse et d’exemplarité, pour une vie si « courte ». Il n’a fait que montrer le bout de la partie visible de l’iceberg, et n’a guère traité de la vraie personnalité de l’homme. Et même si je maitrisais intégralement toute sa riche vie, les mots ne suffiront guère pour la traduire fidèlement.
Mamadou Diop est tombé dans le sentier d’Allah, car portant glorieusement le combat de millions de sénégalais.
Hélas, quelle mort est plus belle que celle de notre cher compatriote Mamadou Diop !
Que sa vie remplie de bonnes oeuvres soit récompensée par le SEIGNEUR, et que Justice soit rendue.
Moustapha Dramé
taphadrame@gmail.com
Ce sentiment est le plus partagé aujourd’hui pour tous ceux qui ont connu, ou approché cette formidable personne. Je me penche alors sur le clavier pour lui témoigner par ces mots, mais les maux durcissent mon acte. Mon coeur est meurtri, mon corps lourd, et mon esprit est transporté à travers le temps.
Je me retrouve en l’année 2002. Obtenant fraîchement mon diplôme de BFEM, je suis en partance à Mbour chez mon oncle maternel, pour continuer mes études. Arrivé sur la petite ville, je suis inquiété par un aspect non moins substantiel dans la vie de toute personne, l’obédience spirituelle.
Heureusement, mon souci ne serait qu’une légère inquiétude. Aux premiers contacts de mon nouvel établissement, j’intègre le Dahira Mouride du Lycée Démba Diop. Ma crainte se voit dissimuler instantanément. Je venais de faire la connaissance d’une incroyable personne, celui qui sera plus tard un icône dans la voie où je me suis inscrite. Il était le Dieuwrigne du dahira, autrement dit le responsable de ladite association. On l’appelait entre autres, Ségn Diop, Ségn Modou Diop, ou encore Dieuwrigne. De ses vrais prénom et nom, Mamadou Diop.
Ses condisciples voyaient en lui le prototype du model de disciple enseigné par le Cheikh Ahmadou Bamba : une personne lavée de toutes souillures pour se parer à l’élévation vers DIEU. Et la détermination qu’il s’était fait de réunir toutes les qualités du Mouride, fini de lui concéder du rôle de parfait ambassadeur de cette communauté, face aux profanes et novices de cette voie. Il s’acquittait de tous ses devoirs religieux en bon musulman, jusqu’à l’enceinte même du lycée. Quand il ne dirigeait pas les prières de Tisbaar ou de Takusaan, il était le muezzin, ou étalait la natte. Il a toujours placé Dieu devant toute chose. Pour rappel, il eut un jour un incident avec son professeur d’EPS (Education Physique et Sportive). Le motif était que ce dernier voulait qu’il porte un short pour prendre part à la cour. Mamadou rejette cette demande sur le fait qu’il est musulman, et que sa religion ne lui permettait guère de montrer certaines parties de son corps devant un public (en l’occurrence ses genoux). Les deux finis par s’embrouiller. Il a fallu l’intervention même de son proviseur, connaisseur en Islam, qui finit par dissuader Mamadou, en se basant sur des versets coraniques. Aussi, son loisir était de faire partager sa connaissance religieuse. Il ne s’attardait jamais à prêcher la bonne parole, ou les écrits de son guide spirituel, Khadim Rassoul. Il animait d’intéressantes causeries dans l’amphithéâtre du lycée, une fois par semaine, et durant toute l’année scolaire. Aussi, durant toute la période que je l’ai connu, je ne l’avais jamais vu porter des habits occidentaux. Il s’habillait toujours en tenue traditionnelle (boubou ou baay-laat), portant fièrement les valeurs de base culturelles enseignées par le guide de la voie Mouride.
Sa simplicité, sa modestie, sa franchise, sa probité, son assiduité et sa piété, lui faisaient jouir du respect de tous ses semblables. Hommes, femmes, vieux, jeunes, tous avaient de l’estime envers Mamadou Diop.
Ce modeste article n’est qu’une goutte d’eau, dans un océan de vie chargée de sagesse et d’exemplarité, pour une vie si « courte ». Il n’a fait que montrer le bout de la partie visible de l’iceberg, et n’a guère traité de la vraie personnalité de l’homme. Et même si je maitrisais intégralement toute sa riche vie, les mots ne suffiront guère pour la traduire fidèlement.
Mamadou Diop est tombé dans le sentier d’Allah, car portant glorieusement le combat de millions de sénégalais.
Hélas, quelle mort est plus belle que celle de notre cher compatriote Mamadou Diop !
Que sa vie remplie de bonnes oeuvres soit récompensée par le SEIGNEUR, et que Justice soit rendue.
Moustapha Dramé
taphadrame@gmail.com