DAKARACTU.COM C’est aujourd’hui, 2 octobre, que s’ouvre la saison de lutte par le combat Gouye Gui – Bazooka. C’est reparti pour une nouvelle année de chocs, d’uppercuts, de chutes, d’émotions, de débordements… Bien de chez nous, la lutte est aujourd’hui le sport numéro un, un phénomène populaire porteur dans lequel les sponsors injectent des centaines de millions pour acheter de la visibilité. Un homme, Gaston Mbengue, promoteur, y a cru très tôt. Parti en 1992 de combats dont les cachets ne dépassaient pas 3 millions de francs cfa par lutteur, il a persévéré dans le montage d’événements et de galas qui ont fini par convaincre les plus gros sponsors de les accompagner. Devenu le business le plus juteux du pays, la lutte est l’unique activité qui paie 100 millions en un après-midi. Pour animer la plus grande affiche de la saison qui s’annonce, Yékini, le roi des arènes, et Balla Gaye 2, la valeur montante de la discipline, vont percevoir chacun 150 millions de francs cfa. D’autres combats vont coûter aux promoteurs des cachets voisins : Baboye-Ness, Gris Bordeaux-Baye Mandione, Eumeu Sène-Lac de Guiers, Tieck-Soulèye Dop, Tonnerre-Saa Thiès…
Cette année-ci encore, les sponsors leaders de la discipline, les sociétés de téléphonie Orange et Tigo, vont à elles deux seules débourser plus d’un milliard de francs cfa au profit des promoteurs qui montent les combats. D’autres annonceurs comme Crédit Mutuel, Patisen, Cnart, Sofia… vont venir en appoint pour boucler les budgets de combats de plus en plus élevés. Les télévisions vont s’atteler à rentabiliser au maximum les droits de diffusion qu’elles paient. Les chocs prévus vont faire les gros titres des journaux, radios, sites internet… Va repartir le spectacle de mastodontes qui se cognent, parfois à sang, pour gagner des dizaines de millions. Mais aussi ces liesses populaires pour acclamer les lutteurs devenus de véritables idoles pour des franges entières de la population. Au point que des politiques comme le chef de l’Etat achètent leur compagnie, et qu’une marque aussi prestigieuse que Samsung loue leur image pour vendre ses produits. Nombre de jeunes rêvent de devenir lutteurs pour goûter à la célébrité et à la réussite. Si bien qu’une marque connue de beurre fait sa publicité avec un enfant de six ans déguisé en lutteur. Une image d’autant plus choquante qu’on devrait plutôt offrir aux plus jeunes l’image d’un enfant qui va à l’école.
La violence parfois sanglante de certains combats, les troubles générés par les supporters des lutteurs défaits, les débordements qui dégénèrent en troubles à l’ordre public… sont autant de fléaux liés à ce sport qui entretient une illusion de réussite dans la plupart des cas. Il existe au Sénégal 500 lutteurs qui luttent sur un total de presque 8 000 licenciés. Nombre de jeunes bodybuildés qui s’entraînent à longueur de journée sur les plages et peuplent les écuries vivent un rêve qui risque de ne pas se matérialiser. Contrairement à une opinion répandue, la lutte ne nourrit pas son homme. Même s’il faut que ces milliers de jeunes baraqués et entraînés continuent à garder espoir pour éviter une recrudescence des agressions contre les personnes et les atteintes aux biens.
Si la lutte est un facteur de stabilisation sociale, un exutoire pour les Sénégalais face à un quotidien éprouvant, en somme « l’opium du peuple », elle donne lieu à des pratiques mystiques mais aussi à des usages peu orthodoxes de fraude fiscale voire de blanchiment d’argent.
Après le flux, le reflux… La spéculation sur les cachets n’est pas loin de s’essouffler. La bulle va exploser. La surenchère ne sera pas longtemps encore tenable pour les sponsors. D’ailleurs, les chiffres annoncés ne sont pas toujours les vrais. Une source proche indique que, pour leur choc, Yékini et Balla Gaye 2 vont en réalité toucher 100 millions chacun. Yékini peut, toutefois, comme c’est d’usage, demander au promoteur d’annoncer qu’il va lui payer plus. Pour avoir déjà livré un combat à 100 millions, le roi des arènes écarterait ainsi de l’opinion l’impression qu’il fait du sur-place. Comme c’est le cas dans tous les sports où l’argent a fait irruption, l’enjeu tue à petit feu le jeu dans la lutte.
Cette année-ci encore, les sponsors leaders de la discipline, les sociétés de téléphonie Orange et Tigo, vont à elles deux seules débourser plus d’un milliard de francs cfa au profit des promoteurs qui montent les combats. D’autres annonceurs comme Crédit Mutuel, Patisen, Cnart, Sofia… vont venir en appoint pour boucler les budgets de combats de plus en plus élevés. Les télévisions vont s’atteler à rentabiliser au maximum les droits de diffusion qu’elles paient. Les chocs prévus vont faire les gros titres des journaux, radios, sites internet… Va repartir le spectacle de mastodontes qui se cognent, parfois à sang, pour gagner des dizaines de millions. Mais aussi ces liesses populaires pour acclamer les lutteurs devenus de véritables idoles pour des franges entières de la population. Au point que des politiques comme le chef de l’Etat achètent leur compagnie, et qu’une marque aussi prestigieuse que Samsung loue leur image pour vendre ses produits. Nombre de jeunes rêvent de devenir lutteurs pour goûter à la célébrité et à la réussite. Si bien qu’une marque connue de beurre fait sa publicité avec un enfant de six ans déguisé en lutteur. Une image d’autant plus choquante qu’on devrait plutôt offrir aux plus jeunes l’image d’un enfant qui va à l’école.
La violence parfois sanglante de certains combats, les troubles générés par les supporters des lutteurs défaits, les débordements qui dégénèrent en troubles à l’ordre public… sont autant de fléaux liés à ce sport qui entretient une illusion de réussite dans la plupart des cas. Il existe au Sénégal 500 lutteurs qui luttent sur un total de presque 8 000 licenciés. Nombre de jeunes bodybuildés qui s’entraînent à longueur de journée sur les plages et peuplent les écuries vivent un rêve qui risque de ne pas se matérialiser. Contrairement à une opinion répandue, la lutte ne nourrit pas son homme. Même s’il faut que ces milliers de jeunes baraqués et entraînés continuent à garder espoir pour éviter une recrudescence des agressions contre les personnes et les atteintes aux biens.
Si la lutte est un facteur de stabilisation sociale, un exutoire pour les Sénégalais face à un quotidien éprouvant, en somme « l’opium du peuple », elle donne lieu à des pratiques mystiques mais aussi à des usages peu orthodoxes de fraude fiscale voire de blanchiment d’argent.
Après le flux, le reflux… La spéculation sur les cachets n’est pas loin de s’essouffler. La bulle va exploser. La surenchère ne sera pas longtemps encore tenable pour les sponsors. D’ailleurs, les chiffres annoncés ne sont pas toujours les vrais. Une source proche indique que, pour leur choc, Yékini et Balla Gaye 2 vont en réalité toucher 100 millions chacun. Yékini peut, toutefois, comme c’est d’usage, demander au promoteur d’annoncer qu’il va lui payer plus. Pour avoir déjà livré un combat à 100 millions, le roi des arènes écarterait ainsi de l’opinion l’impression qu’il fait du sur-place. Comme c’est le cas dans tous les sports où l’argent a fait irruption, l’enjeu tue à petit feu le jeu dans la lutte.