Mgr Desmond Tutu a piqué une colère noire à l'annonce de l'annulation de la visite du dalaï lama en Afrique du Sud, faute de visa. Et a accusé le gouvernement de Pretoria et Jacob Zuma d'avoir cédé aux pressions de la Chine.
Desmond Tutu a-t-il réellement pesé ses mots avant de s’exprimer au sujet du refus de Pretoria d’accorder un visa au dalaï-lama ? Une chose est sûre : ses propos font l’effet d’une petite bombe en Afrique du Sud. « Notre gouvernement est pire que le gouvernement de l'apartheid, parce qu'au moins à l'époque on pouvait s'y attendre » (à ce type d’agissements), a lancé le prix Nobel de la paix 1984, qui avait invité pour son 80e anniversaire le chef spirituel du Tibet, également prix Nobel de la paix (1989).
« Je ne peux pas y croire. Je ne peux vraiment pas y croire », a ajouté Desmond Tutu, hors de lui. « Il va falloir que vous me réveilliez et que vous me disiez que ça se passe ici, pour de vrai. (…) Ce manque de courtoisie envers le dalaï lama est incroyable. Le dalaï lama ! Ailleurs dans le monde, partout où il va, on n'arrive pas à trouver des sites assez grands pour accueillir les foules qui veulent le rencontrer », a-t-il explosé.
Le dalaï lama devait tenir la conférence inaugurale « Desmond Tutu pour la paix » samedi au Cap, dans le cadre des festivités organisées pour l'anniversaire de Mgr Tutu. Mais le voyage a été annulé. « Sa Sainteté devait partir pour l'Afrique du Sud le 6 octobre mais les visas n'ont pas été encore délivrés », a déclaré le bureau du chef spirituel dans un communiqué.
Lorsqu’il était président, Nelson Mandela avait accueilli en 1996 le dalaï lama, qui était revenu en 1999 et 2004, mais avait essuyé un précédent refus en 2009. Pour Mgr Tutu comme pour l'opposition sud-africaine, il ne fait aucun doute que l’Afrique du sud a cédé aux pressions de Pékin, qui entrave systématiquement tous les déplacements à l’étranger de celui qu’elle considère comme le leader de la résistance tibétaine.
"M. Zuma, vous ne me représentez pas"
« Clairement, qu'ils l'avouent ou non, ils étaient déterminés à ne rien faire qui pourrait fâcher les Chinois », a dit Mgr Tutu en parlant du gouvernement et du président. « Monsieur Zuma, vous et votre gouvernement, vous ne me représentez pas. Vous représentez vos propres intérêts », a lancé l’archevêque.
Si aucune raison officielle n'a été donnée à ce « retard » dans l'attribution du visa, personne n’est dupe. « Je vous préviens, a poursuivi Tutu à l'adresse du président et de l'ANC, un jour nous allons commencer à prier pour la défaite de l'ANC. Vous devriez avoir honte. Je veux vous mettre en garde : votre comportement n'a plus rien à voir avec les valeurs que nous avons défendues ».
Le député d'opposition Stevens Mokgalapa (Alliance démocratique) a quant à lui qualifié l'attitude du gouvernement sud-africain d'« inacceptable. (…) En retardant sa décision, (le gouvernement) a fait son choix. Il a permis à la Chine de lui dicter sa politique étrangère. C'est un jour triste pour ceux qui comme nous croient en une politique étrangère souveraine fondée sur l'ubuntu (esprit d'ouverture et disponibilité aux autres, NDLR) et les droits de l'homme », a-t-il ajouté.
(Avec AFP)
Desmond Tutu a-t-il réellement pesé ses mots avant de s’exprimer au sujet du refus de Pretoria d’accorder un visa au dalaï-lama ? Une chose est sûre : ses propos font l’effet d’une petite bombe en Afrique du Sud. « Notre gouvernement est pire que le gouvernement de l'apartheid, parce qu'au moins à l'époque on pouvait s'y attendre » (à ce type d’agissements), a lancé le prix Nobel de la paix 1984, qui avait invité pour son 80e anniversaire le chef spirituel du Tibet, également prix Nobel de la paix (1989).
« Je ne peux pas y croire. Je ne peux vraiment pas y croire », a ajouté Desmond Tutu, hors de lui. « Il va falloir que vous me réveilliez et que vous me disiez que ça se passe ici, pour de vrai. (…) Ce manque de courtoisie envers le dalaï lama est incroyable. Le dalaï lama ! Ailleurs dans le monde, partout où il va, on n'arrive pas à trouver des sites assez grands pour accueillir les foules qui veulent le rencontrer », a-t-il explosé.
Le dalaï lama devait tenir la conférence inaugurale « Desmond Tutu pour la paix » samedi au Cap, dans le cadre des festivités organisées pour l'anniversaire de Mgr Tutu. Mais le voyage a été annulé. « Sa Sainteté devait partir pour l'Afrique du Sud le 6 octobre mais les visas n'ont pas été encore délivrés », a déclaré le bureau du chef spirituel dans un communiqué.
Lorsqu’il était président, Nelson Mandela avait accueilli en 1996 le dalaï lama, qui était revenu en 1999 et 2004, mais avait essuyé un précédent refus en 2009. Pour Mgr Tutu comme pour l'opposition sud-africaine, il ne fait aucun doute que l’Afrique du sud a cédé aux pressions de Pékin, qui entrave systématiquement tous les déplacements à l’étranger de celui qu’elle considère comme le leader de la résistance tibétaine.
"M. Zuma, vous ne me représentez pas"
« Clairement, qu'ils l'avouent ou non, ils étaient déterminés à ne rien faire qui pourrait fâcher les Chinois », a dit Mgr Tutu en parlant du gouvernement et du président. « Monsieur Zuma, vous et votre gouvernement, vous ne me représentez pas. Vous représentez vos propres intérêts », a lancé l’archevêque.
Si aucune raison officielle n'a été donnée à ce « retard » dans l'attribution du visa, personne n’est dupe. « Je vous préviens, a poursuivi Tutu à l'adresse du président et de l'ANC, un jour nous allons commencer à prier pour la défaite de l'ANC. Vous devriez avoir honte. Je veux vous mettre en garde : votre comportement n'a plus rien à voir avec les valeurs que nous avons défendues ».
Le député d'opposition Stevens Mokgalapa (Alliance démocratique) a quant à lui qualifié l'attitude du gouvernement sud-africain d'« inacceptable. (…) En retardant sa décision, (le gouvernement) a fait son choix. Il a permis à la Chine de lui dicter sa politique étrangère. C'est un jour triste pour ceux qui comme nous croient en une politique étrangère souveraine fondée sur l'ubuntu (esprit d'ouverture et disponibilité aux autres, NDLR) et les droits de l'homme », a-t-il ajouté.
(Avec AFP)
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