Robert Bourgi était à nouveau entendu par la justice française, jeudi 6 octobre. Deux semaines plus tôt, il avait été auditionné par la brigade financière à propos des accusations qu'il avait lancées dans la presse. Selon lui, des chefs d'Etat africains avaient, entre autres, financé la campagne électorale de Jacques Chirac, en 2002. L'ex-dirigeant du Front National, Jean-Marie Le Pen, a lui aussi été mis en cause. Jeudi, Robert Bourgi a passé une partie de l'après-midi avec les juges qui instruisent l'affaire des « biens mal acquis ». Robert Bourgi a dit aux juges qu'il ne connaissait rien à l'affaire, et qu'il avait tout appris « par la presse », a rapporté William Bourdon, l’avocat de Transparency International, à l'issue de cette audition. L’association s'est portée partie civile dans cette affaire des « biens mal acquis », et a demandé à ce que Robert Bourgi soit entendu dans ce cadre. Le conseiller officieux de l'Elysée a accusé certains dirigeants africains de financements occultes accordés à des partis politiques français. Or, parmi ces dirigeants, trois sont déjà poursuivis par la justice, dans cette affaire dite des « bien mal acquis ». Le Congolais Denis Sassou-Nguesso, l'Equato-guinéen Téodoro Obiang Nguéma, et le Gabonais Omar Bongo, aujourd'hui décédé, sont accusés de détournement de fonds publics. Le but de cette audition était de demander à Robert Bourgi si des hommes politiques français n'avaient pas pu protéger les dirigeants africains concernés, s'ils n'avaient pas pu les laisser acquérir en France des maisons, des voitures, des œuvres d'art, avec de l'argent public détourné, et cela en échange de financements destinés à leur parti, ou à leur campagne électorale. Robert Bourgi a donc fait comme s'il n'en avait aucune idée, d'après William Bourdon, qui juge cette position « peu crédible ». ( RFI )