Un an de détention pour Ndella Madior Diouf, sans espoir de liberté provisoire
L’affaire de la pouponnière Keur Yeurmandé continue de défrayer la chronique judiciaire au Sénégal. Placée sous mandat de dépôt depuis le 28 décembre 2023, Ndella Madior Diouf, propriétaire de l’établissement, a vu une fois de plus ses espoirs de liberté provisoire s’envoler. Selon Libération, la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Dakar a confirmé hier le refus du juge d’instruction, laissant l’accusée derrière les barreaux pour des faits d’une gravité exceptionnelle.
Des accusations lourdes et multiples
Ndella Madior Diouf est poursuivie pour une série de délits graves qui jettent une ombre sur la gestion de sa pouponnière :
• Traite de personnes : une accusation qui soulève des questions sur les véritables activités de l’établissement.
• Exercice illégal de la médecine : l’accusée aurait administré des soins sans autorisation, exposant ainsi les enfants à des risques majeurs.
• Privation d’aliments ou de soins ayant entraîné la mort d’un mineur et mise en danger de la vie d’autrui : des faits qui résonnent comme une trahison envers ceux qu’elle était censée protéger.
• Non-assistance à une personne en danger : une négligence qui, si prouvée, pourrait avoir des conséquences judiciaires lourdes.
• Obtention illégale de certificats d’inhumation : un volet qui renforce la suspicion autour des activités de Keur Yeurmandé.
Un refus répété de liberté provisoire
Après près d’un an en détention préventive, Ndella Madior Diouf avait saisi la Chambre d’accusation pour contester l’ordonnance de refus de liberté provisoire émise par le doyen des juges. Mais hier encore, cette demande a été rejetée, une décision soutenue par le parquet général.
Selon Libération, ce refus est motivé par la gravité des charges et la nécessité de préserver l’ordre public, mais aussi d’éviter tout risque de fuite ou de pression sur d’éventuels témoins.
Une affaire qui interroge
L’affaire Keur Yeurmandé soulève des interrogations sur la régulation des établissements de prise en charge des enfants vulnérables au Sénégal. Comment une pouponnière censée être un lieu de protection et de soins peut-elle se retrouver au cœur de telles accusations ?
Les révélations faites par Libération mettent en lumière les failles potentielles dans le suivi et le contrôle des institutions chargées de la prise en charge des mineurs. Si les accusations portées contre Ndella Madior Diouf sont confirmées, ce serait un drame humanitaire et éthique qui pourrait ternir durablement la confiance envers ce type d’établissement.
Les familles en quête de justice
Pour les familles des victimes, cette affaire est un véritable calvaire. Elles espèrent que la justice sénégalaise fera toute la lumière sur les faits et rendra une décision exemplaire. L’ampleur des accusations exige une enquête minutieuse et impartiale, car au-delà de l’image de Keur Yeurmandé, ce sont des vies d’enfants qui ont été brisées.
Une fin de parcours pour Keur Yeurmandé ?
La pouponnière Keur Yeurmandé, autrefois perçue comme un refuge pour les plus vulnérables, est aujourd’hui au cœur d’un scandale qui pourrait sonner son glas. L’avenir de cet établissement semble désormais lié à l’issue judiciaire de cette affaire.
En attendant, Ndella Madior Diouf devra continuer à purger sa détention préventive, une situation qui reflète l’inflexibilité de la justice sénégalaise face à des accusations aussi graves. Si l’objectif est de protéger les enfants et de rétablir la confiance dans les institutions, le dossier Keur Yeurmandé pourrait bien devenir un cas d’école pour la régulation des structures d’accueil.
Comme le conclut Libération, cette affaire, par son ampleur, dépasse le cadre individuel pour poser une question fondamentale : comment garantir que des institutions créées pour protéger les plus faibles ne deviennent pas des lieux de mise en danger ?