Affaire Prodac : l’étau se resserre autour des suspects, le juge ordonne une expertise décisive


Un nouveau rebondissement éclaire d’un jour nouveau l’affaire du Programme des Domaines Agricoles Communautaires (Prodac). Selon le quotidien Libération, le juge d’instruction du premier cabinet financier a ordonné, ce 6 janvier, une expertise indépendante pour faire la lumière sur les agissements des entreprises impliquées et les pratiques financières douteuses liées au projet.

 

Un scandale financier sous haute surveillance

 

Mamina Daffé, ancien coordonnateur du Prodac, et Ibrahima Cissé, gérant de la société Tida, sont dans l’œil du cyclone depuis novembre dernier. Placés sous mandat de dépôt pour une série de chefs d’accusation graves, notamment escroquerie sur les deniers publics, faux et usage de faux, blanchiment de capitaux et complicité, les deux hommes voient leur dossier s’étoffer à chaque étape de l’enquête.

 

Pour Libération, cette affaire met en lumière des pratiques qui soulèvent des interrogations sur la gestion des fonds publics et les choix opérés pour l’exécution du projet. Le juge cherche à comprendre si les entreprises impliquées ont respecté leurs engagements contractuels ou si des abus ont été commis, aggravant la suspicion autour de cette affaire déjà brûlante.

 

Une expertise aux enjeux cruciaux

 

Le magistrat a confié au cabinet Adr une mission d’expertise détaillée et exige des réponses claires d’ici 60 jours. L’audit devra répondre à plusieurs questions clés :

1. Compatibilité des activités : Les experts devront vérifier si les entreprises Tida et Itta ont réellement respecté les termes du contrat concernant le transit des équipements Prodac vers les sites finaux.

2. Diligences effectuées : Quelles actions concrètes ont été menées par ces sociétés pour acheminer les équipements ?

3. Factures et coûts : Le cabinet devra produire toutes les factures validées ayant entraîné des paiements et comparer les prix facturés avec ceux du marché.

 

Ces éléments sont cruciaux pour déterminer si les faits reprochés aux deux accusés relèvent d’une véritable escroquerie organisée ou d’une simple mauvaise gestion.

 

Une affaire emblématique de la lutte contre l’impunité

 

Cette ordonnance marque une étape importante dans ce dossier sensible qui illustre les défis de la gouvernance et de la transparence dans les projets publics au Sénégal. Si les conclusions de l’expertise confirment les irrégularités, elles pourraient entraîner des sanctions sévères pour les suspects, mais aussi pour les éventuels complices au sein de l’administration ou du secteur privé.

 

Pour les observateurs, cette affaire Prodac est bien plus qu’un simple scandale financier. Elle représente un test de crédibilité pour le système judiciaire sénégalais et pour les institutions engagées dans la lutte contre la corruption et le détournement de fonds publics.

 

Libération souligne que le délai de 60 jours donné au cabinet Adr sera déterminant pour faire éclater la vérité. En attendant, Mamina Daffé et Ibrahima Cissé restent derrière les barreaux, tandis que les regards se tournent vers les résultats de l’expertise.

 

Un dossier lourd de conséquences où chaque étape rapproche un peu plus la justice sénégalaise d’une réponse attendue par toute une nation.

Mercredi 8 Janvier 2025
Dakaractu