Affaire Me Amadou Sall : Le Conseil de l’Ordre des Avocats dénonce « une transgression de la loi et une atteinte grave à la dignité »


Affaire Me Amadou Sall : Le Conseil de l’Ordre des Avocats dénonce « une transgression de la loi et une atteinte grave à la dignité »
Dans un communiqué rendu public ce jeudi, le Conseil de l'Ordre des Avocats a appris avec « stupéfaction » que, dans la nuit du 28 au 29 octobre 2025, Me El Hadji Amadou Sall, Avocat au Barreau du Sénégal, a été empêché d'exercer son office par des éléments de la brigade de gendarmerie de Ouakam, où il s'était présenté pour assister sa cliente Maïmouna Ndour Faye.

Pire, regrette le Conseil, « ces éléments des forces de défense et de sécurité lui ont exigé de subir un test d'alcoolémie pour pouvoir s'entretenir avec sa cliente et exercer sa mission. » Le Conseil de l'Ordre des Avocats du Sénégal dénonce et condamne avec la plus grande fermeté cette « atteinte grave et intolérable à la dignité de l'Avocat, aux droits de la défense et, plus généralement, à la loi et à l'État de droit . »

Il rappelle que la Constitution du Sénégal consacre, en son article 9, que la défense est un droit absolu dans tous les états et à tous les degrés de la procédure. De plus, aux termes de l'article 5 du Règlement nº05/CM/UEMOA sur l'harmonisation des règles de la profession d'Avocat dans l'espace UEMOA, les Avocats assistent leurs clients dès leur interpellation, durant l'enquête préliminaire, dans les locaux de la police, de la gendarmerie, ou devant le parquet et qu'à ce stade, « aucune lettre de constitution ne peut être exigée de l'Avocat. »

Le Conseil de l'Ordre constate que le traitement inadmissible et dégradant dont Me El Hadji Amadou Sall a fait l'objet vient s'ajouter à une transgression tout aussi flagrante de la loi, commise une fois encore par des officiers et agents de police judiciaire (les forces de défense et de sécurité), à savoir la convocation récente d'avocats par la Division des Investigations Criminelles, en parfaite violation de l'article 6 du Règlement précité.

Face à « ces dérives graves et inquiétantes », le Conseil de l'Ordre des Avocats du Sénégal appelle au respect scrupuleux par les pouvoirs publics des droits de la défense ainsi qu'à la cessation immédiate et définitive de toute entrave à l'exercice de la profession d'Avocat au Sénégal et aux droits et libertés accordés par la loi.

Il reste également attentif au respect des principes et règles de l'État de droit.
Jeudi 30 Octobre 2025
Dakaractu



Nouveau commentaire :
Twitter



Dans la même rubrique :