L'accusatrice de DSK aurait menti à de multiples reprises. Une femme de chambre pas si "modèle" que ça ?
La "femme sans visage" va-t-elle aussi perdre la face ? Nafissatou Diallo, l'employée du Sofitel que DSK est accusé d'avoir agressée sexuellement, aurait menti. C'est en tout cas ce qu'affirme jeudi soir le New York Times, citant des sources proches de l'enquête. Le quotidien américain réputé pour son sérieux ne prend pas de détour : "Les enquêteurs ont découvert des failles importantes dans la crédibilité de la femme de chambre. De fait, M. Strauss-Kahn pourrait voir son assignation à résidence levée, signe qu'il est probable que les accusations criminelles graves portées contre lui ne seront pas maintenues", lit-on dans l'article du journal. Un coup de théâtre qui a mené à la spectaculaire libération sur parole de DSK, vendredi .
Mais quelles sont donc ces mystérieuses révélations susceptibles d'ébranler toute la procédure, et donc, potentiellement, d'innocenter l'ex-patron du FMI ? Des zones d'ombre sont apparues concernant les déclarations de Nafissatou Diallo lors de sa demande d'asile aux États-Unis. Ainsi, alors qu'elle avait justifié son arrivée sur le sol américain par un précédent viol, aucune trace n'en a été retrouvée. Elle affirmait aussi qu'elle avait été sujette à des mutilations génitales, mais les propos tenus aux enquêteurs diffèrent de ceux contenus dans son dossier.
Mystérieux transferts d'argent
Mais surtout, selon l'un des responsables cités par le New York Times, les procureurs ont évoqué de possibles liens de la femme de chambre, Nafissatou Diallo, avec des activités de trafic de drogue et de blanchiment d'argent. Ils en veulent notamment pour preuve une conversation téléphonique qu'elle a eue avec un détenu dans les 24 heures ayant suivi sa rencontre avec Dominique Strauss-Kahn. Au cours de cette conversation, qui a été enregistrée, elle évoque le profit qu'il y aurait à maintenir ses accusations contre DSK. Le détenu, ont appris les enquêteurs, a été arrêté pour possession d'environ 180 kilos de marijuana, affirme le New York Times. Il fait partie d'un certain nombre de personnes qui ont fait des transferts d'argent, d'un montant total de 100 000 dollars, vers le compte bancaire de la jeune femme au cours des deux dernières années. Les virements ont été effectués en Arizona, en Pennsylvanie, en Géorgie et à New York.
Les deux enquêteurs, dont le journal ne cite pas les noms, auraient également établi que Nafissatou Diallo payait chaque mois plusieurs centaines de dollars de factures de téléphone auprès de cinq compagnies différentes. La jeune femme a affirmé qu'elle n'avait qu'un seul téléphone et a dit ne rien savoir des dépôts bancaires, sinon qu'ils étaient effectués par un homme dont elle dit qu'il est son fiancé et par les amis de celui-ci. Une autre source proche de l'affaire confie de façon lapidaire à l'agence Reuters. "À peu près tout ce qui a été dit de cette femme au début de l'affaire était faux." Fausse, donc, l'image d'une employée "modèle" qui donnait "toute satisfaction" dans l'hôtel où elle travaillait "dur" ? Illusoire, l'adresse supposée de la jeune femme, où des appartements seraient loués par des organisations d'aide sociale pour les femmes battues, les malades du sida ? Est-elle mère célibataire ? Divorcée ? Veuve ? Qui sont tous ces "frères" qui parlent en son nom ? Qui est vraiment Nafissatou Diallo ?
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