Tandis que la métropole dakaroise bout sous un ciel rudement ensoleillé, les habitants de la ville doivent demeurer fidèles à certaines activités appartenant déjà à leur train quotidien. Pour beaucoup, le sport fait partie de l'une d'elles ; une occupation primordiale à la santé physique d'un individu, qui en demande beaucoup de son corps, allant de l'effort à la transpiration. Dans une période aussi étouffante à laquelle se situe actuellement le Sénégal, s'embarquer dans un tel challenge paraît être dangereux et inutile. Mais, cette idée ne naît qu'en raison d'une vision limitée que l'on se fait de ce loisir. Car oui, la canicule n'est pas une excuse valable à l'oisiveté.
L'Agence nationale de l'aviation civile et de la météorologie (ANACIM) nous a prévenu, mère nature nous sera très chaleureuse durant une longue période de temps sur le territoire national. Une sensation commune à l'année passé 2023, désignée comme étant la période la plus chaude jamais enregistrée avec près de 15 °C, selon les données du programme européen Copernicus. Nous revivons ainsi donc une phase qui nous est nullement inconnue, mais qui apporte toujours son petit effet sur nous et notre environnement ; d'où le besoin constant des experts de rappeler les gestes à éviter en période caniculaire.
En effet, en temps de forte chaleur, le système immunitaire de bien des personnes se retrouve davantage fragilisé, les réduisant de cette façon à des postures maladives. Sans aucune action responsable ni intervention médicale, il y a de grandes chances que la victime vire à une mort certaine. Et pourtant, ce fait perturbant ne dérange en rien certains Sénégalais qui se permettent d'avoir le sang chaud sous un climat chaud.
" Il n'y a pas de mauvaise période pour s'entraîner … "
Mamadou Ibrahima Ndiaye est coach sportif dans une salle de sport situé au quartier Ouakam. Actif en tant que manager opérationnel à la Sonatel le jour, une fois au crépuscule il se fait entraîneur d'une séance énergétique d'exercice physique : bruyante, épuisante, mais surtout, qui fait suer à fortes gouttes.
Pour monsieur Ndiaye, la canicule ne constitue pas un empêchement au sport : " Il n'y a pas de mauvaise période pour s'entraîner, c'est plutôt l'idée de comment s'entraîner ", il s'exprime souriant avant d'ajouter : " Le comment aujourd'hui est de voir en quoi aller à la salle peut ou ne peut pas agir sur ma situation sanitaire ". En effet, selon lui, s'il y a un changement important dans le climat, c'est qu'alors de légères modifications sont à apporter à ses habitudes sportives, sans pour autant l'arrêter complètement. Il explique : "Par exemple, qu'est-ce que je faisais quand il n'y avait pas de canicule ? Je pouvais faire 45 minutes en chemin et boire peut-être 300 millilitres d'eau. L'objectif c'est quoi ? Je veux conserver mes performances, alors à la place des 45 minutes, je peux faire moins et surtout consommer beaucoup plus d'eau."
Il se sait évidemment que l'exercice physique engendre de nombreux bienfaits essentiels à notre santé. Cependant, son usage durant la canicule n'est très souvent pas recommandé par les experts. En fait, le sport fait monter la température corporelle d'un cran, en additionnant cela à la canicule, le risque de coup de chaleur est accru. Une sensation que peut confirmer la jeune sportive Adja, pourtant très fréquente à la salle de gym en cette période, mais qui remarque des changements qui s'opèrent chez elle. " Sincèrement, pour moi c'est très dur. D'habitude j'assurais toute la séance sans être un tout petit peu fatiguée, mais ces temps-ci j'ai un peu du mal à tenir ", admet elle. Sur ce point, K. Boudja, un jeune homme tout aussi récurent en salle de sport, certifie aussi l'impact impressionnant du changement de température sur sa performance physique, en spécifiant que l'on se doit désormais de " réduire son temps."
En dépit de cette influence de la canicule, pourquoi donc retourner constamment en salle de sport ? Pour le coach Ndiaye, s'exercer dans son habitat "ce n'est pas mauvais en soi " mais en vrai, tout revient à l'objectif personnel que l'on s'est donné. C'est le cas de madame Fall, âgée d'une quarantaine d'années, qui répète des allées et venues dans la salle de sport, car simplement engagée à veiller sur sa santé : " Moi je fais du sport premièrement pour être en forme, et deuxièmement pour la santé ", confie-t-elle essoufflée avant d'argumenter, " Il y a beaucoup de maladie, et quand tu fais du sport, certes ça ne va pas les faire partir, mais ça va les réduire."