Invité de l'émission "Grand Jury", le directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), a fait des révélations fracassantes par rapport à la gestion des deniers publics par le régime sortant.
Fadilou Keïta a remis sur la table un dossier d'achat de véhicules à coups de milliards datant de 2013 ou 2014, et impliquant deux personalités publiques. M. Keita a ainsi conforté le PM Ousmane Sonko dans ses propos relativement au détournement de l'argent public.
"Je vais commencer par vous dire que ces chiffres ne sont pas sortis ex nihilo. Ces chiffres proviennent de rapports de corps de controle. Ces chiffres ont été exploités, soumis à d'autres organisations de contrôle, traités par un staff qui travaille autour du Président de la République et du Premier ministre, mais aussi soumis à des experts [...], qui travaillent aussi au niveau de ministères. C'est la raison pour laquelle, il a tenu la conférence de presse en relation avec le ministre de la justice mais aussi le ministre du Plan pour un peu exposer des chiffres, corroborer des éléments qui permettraient à chacun de pouvoir un peu travailler en contradiction avec ce qu'il a exposé. Ce qui s'est passé, c'est que depuis qu'il est sorti et qu'il a émis ces chiffres, aucun membre de l'ancien régime, notamment les ministres qui ont été cités, M. Amadou Bâ, M. Abdoulaye Daouda Diallo, M. Moustapha Bâ, même à travers ces personnes qui souvent communiquent pour eux, aucun n'a émis de démenti.
Ce qui me force à croire que ces chiffres sont corroborés d'autant plus que M. Ousmane Sonko, depuis une dizaine d'années, a entrepris de dire que nous travaillons dans une opacité totale, les finances publiques, toute cette communication qu'il y a autour n'est pas sincère, les chiffres donnés de part et d'autre ne sont pas conformes. Il l'a dit à l'assemblée nationale et depuis 2017, il a sorti plusieurs fois des éléments en conférence de presse, que personne n'a pu contredire[...] Donc, c'est pour dire qu'aujourd'hui nous gagnons en transparence, une transparence qui semble être acquise tout de suite, pourquoi parce que depuis des années, nous courons derrière cette possibilité de pouvoir voir un peu les arcanes de cette gouvernance financière que nous commençons tous à un peu maîtriser".
Ce qui me force à croire que ces chiffres sont corroborés d'autant plus que M. Ousmane Sonko, depuis une dizaine d'années, a entrepris de dire que nous travaillons dans une opacité totale, les finances publiques, toute cette communication qu'il y a autour n'est pas sincère, les chiffres donnés de part et d'autre ne sont pas conformes. Il l'a dit à l'assemblée nationale et depuis 2017, il a sorti plusieurs fois des éléments en conférence de presse, que personne n'a pu contredire[...] Donc, c'est pour dire qu'aujourd'hui nous gagnons en transparence, une transparence qui semble être acquise tout de suite, pourquoi parce que depuis des années, nous courons derrière cette possibilité de pouvoir voir un peu les arcanes de cette gouvernance financière que nous commençons tous à un peu maîtriser".
Y'a-t-il pas un peu d'empressement à donner ces informations alors que ce sont des données qui doivent être certifiées par la cour des comptes? Ce qui ne serait pas encore fait.
Vous avez bien fait de parler au conditionnel. Parce qu'aujourd'hui, il faut savoir qu'il y a des institutions pour lesquelles depuis 5 ans, 7 ans, 10 ans aucun corps de contrôle ne les a contrôlées. Il faut savoir qu'aussi nous héritons de 12 ans de gouvernance pour lesquels leur tendon d'Achille était la bonne gouvernance, la transparence dans la gestion des choses publiques[...]. Ce qu'il y a, c'est que tous ces rapports, qui étaient sous le coude du président président Macky Sall sont des rapports dont le président de la République peut tout de suite disposer. Pourquoi, parce qu'ils sont consignés au niveau de l'inspection générale d'État qui travaille directement pour le président de la Républqiue, mais aussi au niveau de la cour des comptes, au niveau de l'IGE etc, tous ces rapports sont disponibles et c'est des dizaines, des centaines de rapports. Il y a le rapport du CENTIF dont personne n'entend parler, c'est des centaines de rapports. En fait, il y a assez d'éléments aujourd'hui pour pouvoir apprécier[...]. Moi-même, il m'est arrivé de faire un peu de revue, il y a quelques jours, je suis tombé sur un rapport de 2013 ou 2014 qui avait été rendu public dans lequel il est clairement mentionné que Monsieur Ahmed Khalifa Niass et M. Samuel Sarr, doivent 3 milliards 500 à l'État du Sénégal et qu'ils doivent rembourser. Et c'est consigné noir sur blanc dans le rapport. Pourquoi, parce qu'il y a des voitures qui ont été offertes par le Sénégal que ces personnes là, ont détourné, et ont dit que ces véhicules là, elles les avaient achetés et les ont vendus à l'État du Sénégal. Donc, si on consigne dans ce rapport public qu'ils doivent 3 milliards 500, ces gens là jusqu'à cette date doivent rembourser ces trois 3 milliards 500 là. Et il y'en a plusieurs comme ça, et c'est un rapport public. Vous prenez le rapport de l'OFNAC qui affirme l'histoire des 94 milliards, si aujourd'hui Ousmane Sonko sort et expose sur les 94 milliards, il rapporte les propos qui ont été confirmés par l'OFNAC. Si aujourd'hui on tape sur ces personnes là qui avaient été directement impliquées notamment l'ancien directeur des domaines, M. Mamour Diallo ou M. Tahirou, ces gens là devront forcément répondre. Si Ousmane Sonko cite leurs noms, nous savons que cela a été consigné dans un rapport", a-t-il révélé.
Cette affaire, elle sera relancée, les 94 milliards ?
Mais bien sûr, c'est de l'argent public. Mais non seulement cette affaire de 94 milliards, mais il y a des choses beaucoup plus graves. Des encaissements qui ont été signés à gauche et à droite. Moi, je suis tombé sur une lettre de confort pour 15 milliards en location de véhicules. Qu'est-ce qui peux expliquer une location de véhicules à hauteur de 15 milliards de Fcfa. Et ces gens partent dans les banques et font leurs tirages, 300, 200, 500 millions etc. Avant d'être nommé, nous avons été saisis de choses pour lesquelles, nous sommes intervenus directement auprès du premier ministre pour demander que ces choses là soient arrêtées. Des gens ont été directement saisis pour un peu stopper la saignée parce que, entre les élections du 24 mars et l'installation effective du gouvernement c'est-à-dire la prestation de serment du président de la République, mais les gens ont fait un peu du n'importe quoi. Des gens se sont empressés de faire des ordonnancements et de tirer des milliards sur les comptes du Sénégal", a-t-il argué.