ABIDJAN — Le gouvernement ivoirien a catégoriquement rejeté samedi les accusations de l'opposant sénégalais Macky Sall, selon lequel le pouvoir du président sénégalais Abdoulaye Wade a recruté des mercenaires venus notamment de Côte d'Ivoire pour s'en prendre à l'opposition.
"Nous protestons vivement contre ce type d'accusation", a déclaré à l'AFP le porte-parole du gouvernement ivoirien, Bruno Koné. "Nous n'avons aucune information de ce type", a-t-il poursuivi.
"Nous ne nous mêlons pas de la politique intérieure des autres Etats, encore moins de celle du Sénégal, qui est un pays ami", a souligné le ministre.
"Nous savons le prix que ça coûte d'avoir des mercenaires sur son territoire", a-t-il fait valoir.
Le régime de l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, arrêté le 11 avril après plus de quatre mois de crise post-électorale, avait recruté des mercenaires libériens qui se sont rendus coupables de nombreuses exactions, selon le gouvernement du chef de l'Etat Alassane Ouattara et des ONG.
"S'il y avait le moindre indice" allant dans le sens des accusations de l'opposant sénégalais, "la réaction du gouvernement serait très ferme", a promis M. Koné.
Un des leaders de l'opposition sénégalaise, l'ancien Premier ministre Macky Sall, a accusé vendredi le régime Wade d'avoir fait "recruter des mercenaires aux mains tachées de sang venus de Côte d'Ivoire", mais aussi "de Guinée et du Nigeria" dans le but de commettre "des rapts d'opposants et de membres de la société civile".
Le gouvernement sénégalais a rejeté formellement des accusations "très irresponsables et très dangereuses".