Abdoulaye Wade ou le recordman de la course à la magistrature suprême


Le président Abdoulaye Wade qui prend part à l’élection présidentielle ira le 26 février à la conquête des suffrages des Sénégalais pour la septième fois depuis son entrée en politique, s’octroyant du coup le record de participation à un scrutin présidentiel au Sénégal.

Né le 29 mai 1926 à Kébémer, mais déclaré à Saint-Louis, Abdoulaye Wade a passé 26 longues années de sa vie dans l’opposition et plus d’une décennie au pouvoir.

Ses débuts en politique remontent en 1973, année où il coordonne, dans sa ville natale à Kébémer les activités du Parti socialiste, dirigé alors par Léopold Sedar Senghor. Dès 1974, le jeune Abdoulaye décide de fonder sa propre formation politique, le Parti démocratique sénégalais (PDS). La même année, il se présente aux législatives et réussit son entrée dans l’hémicycle en étant élu député à l’Assemblée nationale.

Avant son entrée en politique, le troisième président du Sénégal avait obtenu, à l’âge de 20 ans, son diplôme d’instituteur (1947). Il rejoint ensuite Dakar pour s’inscrire au lycée Van Vollenhoven, actuel lycée Lamine Guèye.

Les universités de Besançon, puis de Grenoble lui ouvrent ensuite leurs portes. Passionné d’études et de connaissances, le jeune Wade décroche des diplômes en droit, en économie et en mathématiques appliquées, puis il revient en 1970 au Sénégal où il dispense des cours à la faculté des sciences juridiques et politiques de l’Université de Dakar, pendant une dizaine d’années.

Marié avec Viviane Vert, étudiante en philosophie à Besançon, Abdoulaye Wade cumule ses fonctions d’enseignant à l’université et d’avocat au barreau de Dakar.

Fort de son statut de parlementaire doublé d’un universitaire très écouté, il part à la conquête du pouvoir. Mais ses quatre premières participations à une élection présidentielle devant Senghor d’abord, puis Abdou Diouf, se soldent par un échec.

Il attendra mars 2000 pour accéder enfin à la magistrature suprême. Un triomphe qui couronne une longue période de lutte et de combat pour le renforcement de la démocratie au Sénégal. Surnommé ‘’Pape du Sopi’’ (changement), Wade qui fait figure de héros, a enfin mis fin à 40 ans de règne du Parti socialiste, par la voie des urnes.

Son premier gouvernement dirigé par Moustapha Niasse qui, a pesé sur la balance de la victoire grâce au report de ses voix au deuxième tour en faveur de Wade, est composé de jeunes diplômés et de technocrates de haut rang.

Lors de la présidentielle de 2007, Wade bat campagne sur son bilan et les chantiers en cours de réalisation. Le peuple lui renouvelle sa confiance en vue de lui permettre de boucler ses travaux.

‘’Nous avons doublé l’effectif des enseignants dans l’élémentaire qui passe de 27 000 à plus de 80 000 en dix ans. En 2000, le Sénégal comptait 220 collèges, maintenant nous en avons 912, alors que le nombre de lycées est passé de 48 à 156 et celui des universités de deux à cinq’’, souligne notamment Abdoulaye Wade.

Pour l’élection de 2007, Gorgui (le vieux) comme le surnomment les militants du PDS, brigue un troisième mandat que lui conteste l’opposition, mais qu’a accepté le Conseil constitutionnel.

A ceux qui lui reprochent de tordre le cou à la démocratie sénégalaise, le tombeur de Diouf rétorque : ‘’Je ne ferais pas moins que mes prédécesseurs (Diouf et Senghor). J’ai une mission historique à terminer dans ce pays.’’

Investi par son parti et les Forces alliées 2012 (FAL 2012), le président sortant dit boucler avec cette dernière candidature ‘’une génération de politiciens au Sénégal’’.

’’Ma mission, c’est de préparer une alternance générationnelle. Les vieux politiciens seront projetés en dehors du système politique après le 26 février’’, a dit Me Wade, lui même âgé de 86 ans.
Mardi 7 Février 2012
APS