Abdoulaye Wade, le Highlander de la politique.


DAKARACTU.COM  Abdoulaye Wade va poser ce 25 mars le dernier acte d’un opposant au pouvoir. Au terme d’un parcours politique hallucinant, le président Wade va livrer le combat le plus difficile de sa carrière, laquelle, à 86 ans, a connu depuis qu’il a décidé de briguer la magistrature suprême de son pays des pics de passions et des fossés de difficultés. Jamais un président sénégalais n’aura eu une telle aura. Wade, qu’on l’aime ou qu’on le déteste, est chaque matin que Dieu fait le cœur des discussions des Sénégalais. Il capte, domine et fascine, comme un personnage de romans, comme un héros de film d’aventures. Eclectique et curieux, il aura eu à gérer le pays au niveau des envies et des rêves qu’il avait 30 années durant eus pour son développement. Et, de façon sincère, il a voulu pour le Sénégal ce qui se fait de mieux au monde. Infrastructures, émergence, travail, ont été ses maître-mots. Mais il aura été simplement plus à l’écoute des courtisans que des citoyens qui l’avaient élu un certain 19 mars 2000, et cela l’aura perdu, transformant ses électeurs en sujets, devenant roi, ne supportant pas la contradiction et s’étant entouré de personnes à sa botte, il aura mal vécu ce jour du 26 février où, sifflé dans son propre bureau de vote, il s’est rendu compte qu’il n’habitait point sur le sommet de son monument de la renaissance. Ce fut un choc, dont il ne décolère pas, encore remonté contre son entourage qui ne lui pas suffisamment ouvert ses œillères de pur-sang fonceur, et qui lève rarement la tête du guidon. Il est au pied du mur et va poser un acte d’opposant, celui d’encore dire qu’il ne voit qu’une issue à ce scrutin, comme il le faisait naguère quand il faisait monter la température électorale du temps des années de braise. Il n’a pas su, peut-être, capter cette dévotion qui lui était acquise au début de son magistère, et puis il a pris une épine dans le pied, celle-ci s’est infectée et l’a désarçonné. Elle a nom l'ivresse du pouvoir. Quoiqu’il arrive au soir du 25 mars, on dira à Maître Wade : Merci ou au-revoir. Il fait partie de l’histoire de notre vie politique. Il a marqué durablement notre pays en gravant dans le marbre de ses chantiers son passage indélébile aux affaires. Il a bâti, érigé, construit... Après Wade, rien ne sera plus comme avant. Il mérite notre Olympe. Au moins pour s’y reposer. Un grand homme se mesure à l’aune de sa sortie de la vie politique, plus qu’à son entrée. Il ne fera pas moins que ses prédécesseurs, a-t-il dit.
Mais, à la lecture de ses ambitions renouvellées de pouvoir, il semble qu’il serait encore arcbouté aux palais de la République qu’il ne veut pas quitter avant d’avoir mis sur orbite son projet de faire une alternance générationnelle. C’est, dans son langage, faire partir en même temps que lui toute la classe politique avec laquelle il aura passé sa vie à combattre et à s’opposer au régime socialiste, et que ses deux mandats aura désintégrée. Et, comme Highlander, toujours il ressuscite et rajeunit et repart au combat. Celui-là, il sait que c’est son dernier combat. Mortal Kombat.
Dimanche 25 Mars 2012
Dakaractu admin