DAKARACTU.COM Longtemps attendu sur l’actualité nationale, depuis les soulèvements populaires des 23 et 27 juin, le chef de l’Etat, Abdoulaye Wade, s’est emmuré dans le silence. Au point d’inquiéter l’opinion nationale mais aussi les partenaires extérieurs du pays qui, comme l’Union européenne, ont publiquement exprimé leur inquiétude. L’idée d’une adresse à la nation a été agitée dans l’entourage présidentiel avant d’être abandonnée. « Une adresse solennelle selon ce format est un aveu qu’il y a une crise au Sénégal. Ce serait une très mauvaise communication. Il faut trouver une forme plus légère pour vous exprimer », a lancé à Wade un de ses conseillers. Cette forme légère a été trouvée. Le 14 juillet, à l’occasion d’une rencontre très politique avec les élus (députés, sénateurs, élus locaux), Wade va aborder la situation nationale. L’organisation de cette rencontre a été confiée à Mamadou Seck, président de l’Assemblée nationale, et non à Pape Diop, son alter ego du Sénat, qui est au-dessus de lui dans l’ordre protocolaire. Preuve que le régime se recentre sur ceux qui gardent toujours la confiance du chef. Wade va s’exprimer à nouveau le 23 juillet, à l’occasion d’un « meeting national » destiné à lui permette d’exhiber sa force de frappe populaire et à requinquer ses troupes. La question est maintenant de savoir si le discours tant attendu n’a pas été vidé de son sens par l’accélération des événements. Si le chef de l’Etat n’a pas parlé, cela n’a pas empêché les acteurs politiques et de la société civile de poser des actes qui ont fait évoluer la situation chaque jour davantage.