DAKARACTU.COM « Nous sommes dans un jeu d’échecs à distance. Nous verrons qui va remporter la partie. » Voici comment Abdoulaye Wade a défini, devant l’un de leurs amis communs, son commerce avec son ex-homme de confiance, Idrissa Seck. Après avoir convoqué son fils, Karim Wade, dans la partie, le chef de l’Etat a décidé de l’étendre à son ancien Premier ministre, Macky Sall.
Le 28 septembre, au retour d’une visite de travail à Kaolack, Karim s’est arrêté dans la maison familiale de « Macky », à Fatick. Empruntant son téléphone au frère de ce dernier, le fils d’Abdoulaye Wade a lancé à l’ex-chef du gouvernement : « Je suis à Fatick, chez vous, pour saluer la famille. Je ne voulais pas traverser votre ville sans faire escale chez vous. » Réponse de son interlocuteur, visiblement surpris : « Je vous remercie pour ce geste. » Fin de la communication.
Deux jours plus tôt, Karim Wade s’est rendu à l’hôtel Saint James, à Paris, à l’improviste, pour parler à Idrissa Seck. Il n’a pas pu le faire, pour avoir trouvé deux journalistes français dans le hall du palace où se trouvait « Idy ».
Dakaractu est en mesure de révéler que, quelques semaines plus tôt, c’est Abdoulaye Wade lui-même qui avait entrepris de rencontrer « Idy » et « Macky ». Un de ses proches amis a successivement attiré les deux ex-Premiers ministres dans un appartement où se trouvait Wade, situé au 6ème étage d’un immeuble jouxtant l’Immeuble Kébé. Ont-ils mordu à l’appât ?
Pendant longtemps, Idrissa Seck a cru bon de devoir s’approcher du soleil au risque de se brûler. Quand il s’est rendu compte que le feu avait quasiment fini de lui consumer les ailes, il a pris ses distances. Au dernier émissaire dépêché par Wade auprès de lui il y a quelques jours, il a répondu : « Si Wade déclare publiquement qu’il retire sa candidature pour soutenir la mienne, je le rencontrerai autant de fois qu’il voudra. » Quant à Macky Sall, il s’est toujours gardé de s’approcher des rayons solaires. Fin août, il a quitté La Mecque, où il effectuait sa « oumra » (« petit pèlerinage »), la veille du jour où Abdoulaye Wade devait y arriver. Réaction courroucée du chef de l’Etat, devant ses proches : « Son marabout lui a assuré qu’il va prendre le pouvoir. Il ne se rend pas compte que je peux l’en empêcher. »
Le cœur du président, qui se cherche désespérément un successeur, balance entre ses deux anciens Premiers ministres : s’il est convaincu qu’Idy a plus de chances de l’emporter, il est tout autant certain qu’une victoire de Macky serait plus rassurante pour sa sécurité et celle de sa famille. Mais il sait aujourd’hui que, d’ici la présidentielle de février 2012, aucun des deux ne commettra l’erreur de courir le risque de négocier avec lui.
Voila pourquoi il réfléchit aux solutions de rechange et, comme désemparé, change presque tous les mois de fusil d’épaule. Dans un premier temps, Wade avait porté son choix sur son ministre d’Etat chargé des Affaires étrangères, Madické Niang. Puis, début septembre, alors qu’il se trouvait à Tanger, il y a fait venir Djibo Kâ qu’il a reçu nuitamment, à l’insu de presque tous les membres de sa délégation. Objet de leur discussion ? La stratégie pour lui transmettre le pouvoir. En politique comme dans la vie, on ne fait pas toujours ce que l’on veut, mais ce que l’on peut.
Mais Abdoulaye Wade n’est pas homme à abdiquer. Nul doute qu’il tentera jusqu’au bout de mettre son grappin sur Idy ou sur Macky. Il est trop facile à ses yeux que ces derniers, qui ont conduit avec lui la barque de l’alternance, l’abandonnent dans l’embarcation en détresse. Le très politique Wade va ramener au moins l’un d’entre eux à bord pour l’aider à éviter le naufrage.
Les communicants de Wade père et fils mouilleront jusqu’au cou Idrissa Seck et Macky Sall en médiatisant à outrance toute gesticulation de leurs patrons à leur endroit. L’objectif, fort bien pensé, est d’installer dans l’opinion publique l’équation Abdoulaye Wade = Idrissa Seck = Macky Sall = Karim Wade. Entre ces quatre figures de la « famille libérale », le jeu d’échecs à distance ne fait que commencer.
Le 28 septembre, au retour d’une visite de travail à Kaolack, Karim s’est arrêté dans la maison familiale de « Macky », à Fatick. Empruntant son téléphone au frère de ce dernier, le fils d’Abdoulaye Wade a lancé à l’ex-chef du gouvernement : « Je suis à Fatick, chez vous, pour saluer la famille. Je ne voulais pas traverser votre ville sans faire escale chez vous. » Réponse de son interlocuteur, visiblement surpris : « Je vous remercie pour ce geste. » Fin de la communication.
Deux jours plus tôt, Karim Wade s’est rendu à l’hôtel Saint James, à Paris, à l’improviste, pour parler à Idrissa Seck. Il n’a pas pu le faire, pour avoir trouvé deux journalistes français dans le hall du palace où se trouvait « Idy ».
Dakaractu est en mesure de révéler que, quelques semaines plus tôt, c’est Abdoulaye Wade lui-même qui avait entrepris de rencontrer « Idy » et « Macky ». Un de ses proches amis a successivement attiré les deux ex-Premiers ministres dans un appartement où se trouvait Wade, situé au 6ème étage d’un immeuble jouxtant l’Immeuble Kébé. Ont-ils mordu à l’appât ?
Pendant longtemps, Idrissa Seck a cru bon de devoir s’approcher du soleil au risque de se brûler. Quand il s’est rendu compte que le feu avait quasiment fini de lui consumer les ailes, il a pris ses distances. Au dernier émissaire dépêché par Wade auprès de lui il y a quelques jours, il a répondu : « Si Wade déclare publiquement qu’il retire sa candidature pour soutenir la mienne, je le rencontrerai autant de fois qu’il voudra. » Quant à Macky Sall, il s’est toujours gardé de s’approcher des rayons solaires. Fin août, il a quitté La Mecque, où il effectuait sa « oumra » (« petit pèlerinage »), la veille du jour où Abdoulaye Wade devait y arriver. Réaction courroucée du chef de l’Etat, devant ses proches : « Son marabout lui a assuré qu’il va prendre le pouvoir. Il ne se rend pas compte que je peux l’en empêcher. »
Le cœur du président, qui se cherche désespérément un successeur, balance entre ses deux anciens Premiers ministres : s’il est convaincu qu’Idy a plus de chances de l’emporter, il est tout autant certain qu’une victoire de Macky serait plus rassurante pour sa sécurité et celle de sa famille. Mais il sait aujourd’hui que, d’ici la présidentielle de février 2012, aucun des deux ne commettra l’erreur de courir le risque de négocier avec lui.
Voila pourquoi il réfléchit aux solutions de rechange et, comme désemparé, change presque tous les mois de fusil d’épaule. Dans un premier temps, Wade avait porté son choix sur son ministre d’Etat chargé des Affaires étrangères, Madické Niang. Puis, début septembre, alors qu’il se trouvait à Tanger, il y a fait venir Djibo Kâ qu’il a reçu nuitamment, à l’insu de presque tous les membres de sa délégation. Objet de leur discussion ? La stratégie pour lui transmettre le pouvoir. En politique comme dans la vie, on ne fait pas toujours ce que l’on veut, mais ce que l’on peut.
Mais Abdoulaye Wade n’est pas homme à abdiquer. Nul doute qu’il tentera jusqu’au bout de mettre son grappin sur Idy ou sur Macky. Il est trop facile à ses yeux que ces derniers, qui ont conduit avec lui la barque de l’alternance, l’abandonnent dans l’embarcation en détresse. Le très politique Wade va ramener au moins l’un d’entre eux à bord pour l’aider à éviter le naufrage.
Les communicants de Wade père et fils mouilleront jusqu’au cou Idrissa Seck et Macky Sall en médiatisant à outrance toute gesticulation de leurs patrons à leur endroit. L’objectif, fort bien pensé, est d’installer dans l’opinion publique l’équation Abdoulaye Wade = Idrissa Seck = Macky Sall = Karim Wade. Entre ces quatre figures de la « famille libérale », le jeu d’échecs à distance ne fait que commencer.