Abdou Fall brise le silence sur son isolement. Que va-t-il faire ?


DAKARACTU.COM  Abdou Fall est sorti du silence dans lequel il s’était volontairement ou pas emmuré. Lors de l’émission politique Diano-bi, sur Sud Fm, il a repris un peu de l’initiative politique qu’il avait coutume de mener en son temps de cadre combatif de l’appareil libéral. Il a affirmé que si on ne l’entendait plus, c’est qu’on ne l’associait plus à rien dans la marche et du parti et du palais. Abdou Fall est quand même jusqu’à preuve du contraire directeur de cabinet politique du président de la République. Or, à ce titre, comble de déconsidération, il ne bénéficie même pas d’un bureau à la présidence, le sien étant situé dans un immeuble du centre-ville, sans téléphone ni secrétaire, avec pour seuls avantages son salaire, sa voiture et son chauffeur. Sa nomination lui avait valu tout de même de démissionner de son poste de vice-président de l’Assemblée nationale, ce qui n’est pas rien. S’il dit qu’il n’est associé à rien ni à aucune décision du parti, c’est vrai, à tel point que Karim Wade allant voir sa famille à Thiès n’a même pas jugé utile de le prévenir. Ne serait-ce par courtoisie. Lorsque le président de la République est allé à Thiès sur invitation des cheminots, nul n’a aperçu Abdou Fall dans les environs.
Il a donc choisi de sortir de ce silence dans lequel il était confiné, pour déclarer  d’abord que s’il parle c’est pour dire qu’il a été humilié. Sa nomination au poste de directeur de cabinet politique de Wade n’était que pure stratégie. Il fallait l’empêcher de se rapprocher d’Idrissa Seck avec lequel il resserrait à cet instant des liens qui s’étaient distendus lors de la querelle libéralo-libérale de 2004-2007. Aujourd’hui qu’il n’en peut plus de l’isolement et de la brimade, que compte faire Abdou Fall ? Il s’est de facto écarté de son parti, en allant faire son émission sans être mandaté par qui que ce soit. Il y a assumé tous les propos tenus, et se sent prêt à voguer de ses propres ailes. Abdou Fall va se mettre en posture de veille stratégique et réfléchir. On l’attend chez Macky Sall ou chez Idy. Pas si simple. Sa position se veut consensuelle et il pense que plus jamais un seul homme ne peut avec son unique programme sortir le Sénégal de l’ornière. Abdou Fall veut opter pour des logiques transversales, et il attend de voir. Cependant, les délais sont courts d’ici l’élection présidentielle, pour proposer un programme qui fédère les idées et les vœux politiques. Il pense qu’il y a une réelle urgence pour le camp des libéraux à se retrouver. Car, si les divisions subsistent, cela fera le jeu de l’opposition. Particulièrement de Tanor Dieng qu’il considère comme étant le véritable adversaire des partisans d’Abdoulaye Wade. 
Lundi 9 Janvier 2012