AVIS AUX SÉNÉGALAIS ET SÉNÉGALAISES (Ousseynou Cissé)


(Suite au séminaire sur la recevabilité de la candidature du Président Wade, tenu le 21/11/2011 à l’hôtel Méridien-Président, nous vous annonçons solennellement la naissance du Mouvement appelé YËRËM SUÑU GÒOR GI * tout en sollicitant votre adhésion).

Le premier devoir d’une constitution est de rétablir chaque citoyen dans ses droits. Une constitution ne doit pas être utilisée pour régler des comptes personnels ou pour léser certains et en privilégier d’autres. En ce qui concerne l’invalidité de la candidature de Mame Abdoulaye Wade, nous n’avons nul besoin de recourir à notre Constitution ni à nos constitutionnalistes, encore moins à ceux de l’étranger. Pour la bonne et simple raison qu’il n’existe aucune œuvre humaine (constitution soit-elle) et aucun homme (constitutionnaliste soit-il) infaillibles. La véritable Constitution déjà rédigée pour nous autres Humains provient des Paroles de Notre Seigneur à tous, Le Tout-Puissant. Elle est puisée des Saintes Écritures révélées par les Prophètes. Les textes de notre Constitution ne sont pas de saintes paroles, mais de simples paroles. Écrite par de simples mortels comme vous et nous, elle peut être changée du jour au lendemain, allant du «wax » au «waxeet » jusqu’au «waxaat ». Seule la Parole de Dieu est immuable. La Perfection est son ressort, car c’est Lui Seul qui la détient et la confère à qui Il veut. Pour ceux qui ont le sens de l’observation, la nature qui est un parfait ouvrage du Divin nous a fourni la réponse à la question relative à l’invalidité de sa candidature.

Dans quel foyer du Sénégal avons-nous vu le patriarche effectuer les travaux de la maison à la place de ses enfants et petits-enfants ? Est-ce une belle image que de voir un vieil homme suer au soleil sous le regard de vaillants jeunes hommes se prélassant à l’ombre ? L’exercice de la fonction de chef d’État est un travail de toute heure, n’importe où, n’importe quand et sur n’importe quoi. Cela exige toutes les formes d’effort, physique, moral, psychique et psychologique. Il faut être apte à surmonter toutes les pressions. Un président a beaucoup de devoirs et n’a pas tous les droits. Il doit pouvoir être à l’écoute de tout et de tous, rester en éveil quand les uns dorment, être à jeun lorsque les autres mangent, toujours mettre au premier plan les intérêts de la Nation, reléguer en dernier lieu ses jouissances et intérêts personnels. Être en alerte constante et toujours prêt à intervenir de jour comme de nuit là où il le faut. Savoir faire preuve d’humilité et de retenue, de sagesse pour résumer.

Le métier de président requiert une santé de fer et impose une lucidité parfaite et constante. Y a t-il dans notre pays des cultivateurs, ouvriers, fonctionnaires, pêcheurs, instituteurs, tailleurs, sportifs, policiers, pilotes d’avions, capitaines de bateau, militaires, juristes, médecins, artisans, commerçants, bref des constitutionnalistes continuant d’exercer leur métier jusqu’à 80 ans ? Alors, de quel droit un président au même âge, devrait-il se le permettre ? La charge de chef d’État n’est-elle pas plus pesante que toutes ces activités ? Quel sénégalais aimerait voir son père ou sa mère, même à moins de 80 ans, se lever tous les matins pour passer ses journées à travailler dur, et souvent à voyager loin ? Même le chômeur finit par aller à la retraite, car arrivé à un certain âge, ce dernier cesse d’être compté parmi les sans-emplois. C’est dire qu’il y a aussi un âge pour ne plus rien faire. Les guides religieux ont une fonction à vie, mais parvenus à cet âge, ils délèguent une bonne partie de leur activité.

Quand, à 84 ans voire plus, notre vieux président demande à être réélu, c’est qu’il ne jouit plus de toute sa liberté. Car, si cela ne dépendait que de lui, il partirait à la retraite comme le font tous les travailleurs bien avant d’arriver à cet âge. Mais comment faire perdurer l’existence d’un groupe d’incompétents et pilleurs de nos deniers publics dont le règne est devenu illégal après ses multiples échecs dans ses missions, devant une population qui n’en peut plus de les supporter ? C’est, en effet, de prendre notre président en otage ! Ce groupuscule l’a fait pour préserver ses propres intérêts et par crainte de la vindicte populaire à subir après le départ de son mentor. Son rêve final est de se voir léguer tous les pouvoirs par leur précieux otage en cas d’après victoire. Un projet d’élire un vieillard à la tête d’un jeune pays en voie de développement comme le nôtre, constitue un geste de mépris à l’endroit de notre belle population composée majoritairement de jeunes. C’est aussi un manque de compassion, sinon de respect envers une personne si âgée qui pourtant, mérite repos et soin comme tout être humain arrivé au crépuscule de sa vie.

Condamner un vieillard au travail forcé est pire que de faire travailler un enfant. Au moins l’enfant peut en profiter pour apprendre. Faire travailler le quatrième âge ? Cela relève tout simplement à du cynisme. Un acte immoral, ridicule et même criminel, devrions-nous dire. Oui, notre président est l’otage de gens incapables de gagner des élections et qui comptent sur lui pour y parvenir afin de rester au pouvoir le plus longtemps possible. Beaucoup de sénégalais, malheureusement, n’imaginent pas la situation dans laquelle se trouve notre chef de l’État. Surtout les militants de son parti, ainsi que ses sympathisants et admirateurs. Nous avons le sentiment qu’il est sous la menace de ses ravisseurs, prêts à lui faire un chantage au cas où il refuserait. D’où sa peur plus grande de la réaction de ces gens, que de la furie populaire. Si Karim et Sindjéli Wade tardent à s’indigner pour une raison ou une autre sur le cas de leur père, faisons-le à leur place. Il est le père de sa famille, mais celui de notre Nation, aussi. Alors, libérons Me Wade, et vite !

Parfois dans ses discours ou dans ses gestes, ses appels au secours sont perceptibles. Comme quand il s’adresse aux ouvriers du pont Faidherbe : Je vous confie l’entretien de l’ouvrage, prenez-en soin. Or, lorsque l’on confie quelque chose, c’est qu’on est prêt à s’absenter. Quelques mois auparavant, il disait : Si tous les sénégalais me demandent de partir, je m’en irai... Les exemples coulent de source, il suffit seulement de l’écouter. Aussi, joue t-il souvent à provoquer l’irritation populaire par certaines de ses initiatives. La dernière en date est la venue d’étrangers qu’il a permis de s’immiscer dans les problèmes de notre pays pour nous seriner comme un disque rayé, la recevabilité de sa candidature. Ces derniers, en riant sous cape, en ont bien profité, surtout pécuniairement. Le mardi 22 novembre, à l’Assemblée générale constitutive du réseau des Poètes, il déclare que : Lorsque je ne serai plus président, dans ma maison, je recevrai des écrivains, des artistes... pour discuter... Et quand est-ce qu’il ne sera plus président ? Et s’il menait de tels agissements pour pousser les populations à se soulever ? Ce qui serait une occasion pour lui de quitter le pouvoir de force, et du coup se libérer de ses maîtres-chanteurs.

Nous nous désolons de l’arrivée tardive de notre cher aïeul au pouvoir. Une erreur de calcul imputée à une opposition partie le chercher dans sa maison de retraite en France pour l’inviter à participer aux élections qu’elle-même aurait pourtant gagné, tel un fruit bien mûr prêt à tomber de sa branche. Car, avec Wade ou sans, Diouf allait partir sous la pression d’une majorité d’électeurs résolue à mettre un terme à la quarantaine d’années de règne socialiste. Une bonne et forte mobilisation aurait suffi. Seule l’opposition, par manque de confiance en elle, ne le savait pas. En 2007, la logique était de le réélire pour lui permettre de terminer ce qu’il avait commencé, mais l’opposition une fois de plus, habituée à sous-estimer l’intelligence des sénégalais, avait commis l’erreur de boycotter les législatives. Maintenant, il est temps pour notre président élu démocratiquement, de partir de la même manière, c’est-à-dire par la volonté populaire. Et surtout d’une façon honorable, autrement dit, par la grande porte.

Chers compatriotes, il est donc temps pour un soulèvement général, mais pacifique, pour libérer ensemble notre président-prisonnier.

Nous lui pardonnerons le fait de s’être souvent comporté comme le président de la république du... P.d.s. Et nous garderons de lui le souvenir du chef d’État le plus communicatif que n’avions jamais eu encore, allant même jusqu’à être traité de bavard, comparé à ses prédécesseurs. Par souci de compréhension ou de transparence peut-être, il a été le président qui s’est le plus exprimé en wolof, langue comprise par plus de 90% de notre population, ce qui a poussé les sénégalais à s’intéresser, sinon à s’impliquer davantage à la chose politique. Senghor et Diouf s’adressaient très peu à la Nation et uniquement en français, langue parlée par une minorité de la population et le niveau de sa compréhension par ses usagers reste largement inégal. Si jamais il arrivait à nos deux premiers présidents de parler en langue nationale, c’était pendant leurs campagnes électorales. Or, tant qu’on peut se faire comprendre par une large majorité de la population dans une de nos langues nationales, s’exprimer dans la langue de l’ex colonisateur ne doit plus être une obligation, sans quoi nous serions comme dans une république bananière pour ne pas dire sous un régime colonial. Les colons, en leur temps, communiquaient avec la population par le biais d’interprètes. Pourquoi le contraire serait impossible ? L’indépendance peut être bien, aussi politique, économique que linguistique. Ce n’est qu’une question d’ambition et de volonté.

Enfin, c’est Baay Ablaye notre premier chef d’État, à avoir eu le courage d’afficher ouvertement et sans complexe, aux yeux du monde entier et surtout à ceux de nos ex colonisateurs, sa soumission en tant que président d’une république, en l’autorité véritable du Sénégal en la personne de feu le regretté Serigne Saliou Mbacké.

Aujourd’hui, notre brave Gòor gi national n’a plus rien à prouver. Et, osons le dire, il a fait quelque chose, même si ce n’est pas toujours ce que nous aurions voulu qu’il fasse. Par certain endroit, il a fait mieux que d’autre. Reconnaissons que de nos jours, il y a plus de liberté et de moyens d’expression que du temps de Senghor et Diouf. De nouvelles routes ont été réalisées, même si les embouteillages demeurent et que le système de transport en commun est déplorable. Des monuments et édifices ont été érigés, même s’ils ne sont pas prioritaires. Le nombre d’écoles a doublé même si la qualité de l’enseignement laisse à désirer. Des investissements ont été faits dans des infrastructures agricoles même si le monde rural ne voit rien venir pour l’instant. L’électricité revient petit à petit à la norme, malgré les catastrophes que son manque a causé dans un passé récent. Il est vrai aussi, avouons-le, que notre grand-père de chef d’État a réalisé beaucoup de choses même si la manière de le faire a parfois inquiété et souvent divisé l’opinion.

Tout cela pour dire encore que notre Pape du Sopi n’est pas ce saint qu’on lui croyait, ni ce dirigeant parfait que nous attendions de lui. Mais notre prochain président qui sera autre, viendra pour promouvoir la VÉRITÉ, remédier à toutes ces imperfections et insuffisances, et notre cher Suñugaal ira de l’avant !

Notre souhait maintenant est de le voir aller dignement et paisiblement se reposer, car Monsieur Wade le mérite vraiment. C’est pourquoi nous invitons tout sénégalais en perte de bon sens et de lucidité jusqu’à voir en lui un candidat aux prochaines joutes électorales, à vite retrouver la raison et la décence, seul moyen de lui offrir un beau départ du pouvoir.

Chers concitoyennes et concitoyens, la VÉRITÉ a sonné, juste à l’heure où l’honneur du Sénégal que nous aimons est en jeu. Que chacune et chacun d’entre nous, viennent rejoindre le mouvement "YËRËM SUÑU GÒOR GI" afin de libérer notre Président de l’emprise d’une meute de vauriens qui gravitent autour de sa frêle personne comme des parasites. Nous lui souhaitons de continuer à vivre longtemps encore, mais... pour se reposer ici-bas avant de rejoindre là-haut, car après tout, nous lui devons cela.

Mais attention ! Son départ ne signifie pas que n’importe quel candidat pourra devenir notre 4ème président. Nous ne laisserons pas un farceur diriger notre Sénégal. L’homme que nous élirons ne sera pas un candidat aigri qui se servira de nos élections pour des règlements de comptes personnels envers des anciennes relations, pas un candidat devenu subitement riche par on-ne-sait-comment, pas un candidat de société civile en quête de promotion, et enfin pas un candidat issu d’un parti qui a déjà fait ses « tristes » preuves. Le CANDIDAT que nous voudrions comme prochain dirigeant doit être en premier lieu un homme « neuf », que nous serons fiers de présenter au monde. Quelqu’un de moderne et de super classe ! Un Homme de Vérité, de Paix, de Tolérance, d’Éthiques, d’Équité et de beaucoup de sciences, imbu de hautes vertus, pétri des valeurs de ce pays. Un Régulateur qui rassemblera toutes les filles et tous les fils de la Nation sur un Projet commun : celui de bâtir ensemble notre beau Sénégal pour en faire un modèle-phare, admiré et copié de par le monde entier ! Pour cela, c’est un LEADER qu’il nous faut, un Amiral du vaisseau de SuñuGaal, afin de nous conduire vers le but.

En avant et... vive le Sénégal uni !

* De la Compassion pour notre patriarche.

Ousseynou Cissé Cultivateur / Écrivain _ Militant pour la Vérité

Contact : ousseynoudjamal@yahoo.fr
Mardi 29 Novembre 2011