AN 1 DES PATRIOTES : SENTIMENT DE SUBJUGATION !!!


AN 1 DES PATRIOTES : SENTIMENT DE SUBJUGATION !!!
« Quand tu traces un chemin dans l’espace public, tout le monde a le droit de l’emprunter. Et pi cé tou. »
Il aura fallu deux jours pour évacuer de mon esprit l’état de sidération dans lequel la surréaliste célébration de ce premier anniversaire du pouvoir « Patriote » l’avait plongé…
Comme tous les Sénégalais, je suis subjugué…par tant de talent à promouvoir en tout temps le vacarme à la place du travail.

Le propre d’un anniversaire est de se remémorer, de faire le point sur le cours de nos existences, joies, aléas et regrets mêlés. En regard des espoirs qui avaient envahi les Sénégalais, au premier rang desquels notre pléonastique jeune jeunesse, il est naturellement indiqué d’aller scruter ce qui se disait de cette folle aventure au lendemain de cette historique victoire du 24 mars 2024, frappée d’un indéniable sceau Divin.

Il y a un an, le Monde entier chantait ce pays « en Afrique » et pas seulement « Africain », vantant son exceptionnalité et sa singularité dans une sous-région volatile et fiévreuse. Le Sénégal scintillait de ses joyeux feux sur tous les écrans du monde qui célébraient la résilience, le courage, la détermination d’un peuple et de ses nouveaux leaders à emprunter ce nouveau chemin balisé par un enthousiasmant « Projet ». Même s’il n’était pas nécessaire d’être de leur camp, il n’en demeurait pas moins que nous étions admiratifs de cette force et de cet entrain qui se dégageaient alors des hommes portés aux responsabilités, donnant le sentiment que « nous allions voir ce que nous allons voir » et qu’il suffisait de le dire pour que cela soit !!!

Une année plus tard, que reste-t-il de cet enthousiasmant « Désir de Sénégal » qui nous a fait croire que la Planète entière allait débouler dans ce pays, attiré par son génie et protégé et des Dieux et de ses Saints Guides Religieux ?

Un an après, des milliers de jeunes s’enfuient à toutes jambes, et surtout à la nage pour échapper à la misère d’abord et aux requins ensuite. Des centaines de milliers d’entre eux postulent, désespérés, à faire partie des 150 esclaves que l’Espagne daigne convoquer pour assurer les récoltes de leurs orangeraies, que pourtant « le Projet » avait promis de mettre en terre dans leurs campagnes alors désertées à cause du « gang » imposé par le Diable Macky Sall…

Un an après, la seule activité intellectuelle des partisans de Pastef a consisté à scruter chaque mercredi, les nominations des Conseils de ministres, de plus en plus déçus de ne pas être de la ripaille promise.

En guise d’anniversaire, on s’attendait à un florilège de bilans tirés, sur toutes les chaînes rescapées de notre paysage odieux-visuel, rivalisant de merveilles et de révolutions apportées par « LES SOLUTIONS » promises et espérées par tout un peuple tétanisé de crédulité extatique, qui, ingrat, n’a même pas la reconnaissance d’être rassuré par le Président de l’Assemblée Nationale, qui, empruntant les guenilles usées du Docteur Coué, exulte, ne doutant de rien que  « Le Sénégal changera qualitativement, car nous le voulons, parce que nous sommes des patriotes ! ». Juste parce que nous le voulons. C'est très léger ça pour être inscrit dans les annales de notre grande Histoire !!!

En guise de bilan sidérant et qui nous aurait rendus satisfaits de l’œuvre de nos deux dirigeants installés sur le « canapé présidentiel », voilà -t-il pas que le seul débat qui occupe la scène médiatique et le barnum politique qui s’y pavane en totale insouciance, en ce jour anniversaire de la « Révolution Patriote », déroule, à la limite de l’indécence, mais sonnant comme un aveu d’incapacité, le brouhaha lié à ce qui n’est, de fait, qu’une altercation entre un chroniqueur et un Honorable Député. N’ayant guère envie de me départir de l’état de subjugation qu’un tel vaudeville tropical m’inspire, je renonce à en détailler le contenu, n’ayant pas le cœur à me remémorer les si merveilleuses pages de l’antique « Dakar Matin » qui relataient sous l’exquise plume de Edou Corréa, ce qu’il appelait avec délices « Les batailles de Bornes Fontaines ».

Le jour de l’An 1 de notre nouvelle ère sous « mou sell mi », nous avons eu droit à ça et au chœur des insulteurs effarouchés et indignés … Quand tu traces un chemin dans l’espace public, tout le monde a le droit de l’emprunter. Et pi cé tou. 

VAUT MIEUX ENTENDRE CA QUE D’ETRE SOURD !!!

Au pays de Cheikh Anta Diop, opposant irréductible à Senghor, un chef de parti, devenu Premier ministre, a traité ses compatriotes de l’opposition de «tapettes» dans un… live, sur Facebook. Un autre use du vocable ordurier de «chef de gang» à l’encontre d’un ancien président de la République. Le même ministre vient de dire publiquement que l’Etat du Sénégal cache le meurtre d’un ancien ministre des Finances avec la complicité tacite de l’Etat français…

Ce parti, qui a souvent été au cœur de discours virulents et de dérapages verbaux, doit reconnaître sa part de responsabilité dans la banalisation de l’invective dans le débat public. Les attaques répétées des responsables et militants du Pastef contre les magistrats, les institutions de la République, ainsi que les commandements de la gendarmerie et de la police, ont contribué à instaurer un climat de mépris et de défiance envers l’autorité.
Badara Gadiaga vient ainsi de donner à tous ceux qui vont s'opposer à ces gens le mode d'emploi, le modus operandi qui permet de régler cet affront qu'ils ont usé et utilisé urbi orbi sur tout le monde.

Un partout donc et balle au centre !!!!

En tous les cas, et dans le plus profond respect qui est dû aux personnalités qui nous dirigent actuellement, il est juste de dire et de proclamer, après l’avoir constaté, que nos nouvelles autorités, sans nous mêler de la survenue de leurs subits, indécents et visibles embonpoints, auraient pu au moins faire preuve de la plus élémentaire élégance par ces temps d’inquiétudes populaires face à des lendemains hasardeux : avoir des cheveux blancs, signe d’inquiétudes face aux responsabilités qu’impliquent le respect des promesses faites et la satisfaction des attentes créées par leurs discours aventureux, simplistes et populistes. Le Président Abdou Diouf avait eu l’élégance de blanchir sa longue silhouette dès les premiers instants de l’ajustement structurel qui frappa le Sénégal à l’entame de son premier mandat, Barack Obama prit 10 ans en six mois, Wade est hors concours pour cause de calvitie, tous les hommes d’état qui doivent transpirer avant chaque signature engageant leurs responsabilités, portent les stigmates de la sincérité de leur gouvernance et de l’angoisse de l’atteinte des objectifs salvateurs promis.

Bon anniversaire à tous !!! Les Sénégalais sont heureux pour ces gens qui ont vraiment su grossir et se montrer dans des atours et une élégance vestimentaire où tout semble neuf pour eux : Voitures neuves, maisons neuves, habits neufs, secondes épouses neuves. 
A l’année prochaine !!! Qui vivra…Verra !!!
C’est pour quand le bonheur ? Vous avez « la Preuve par La TEUF !!! Que la Croisière s’amuse !!!
 
Jean Pierre Corréa
Jeudi 27 Mars 2025
Dakaractu



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