À Juan Branco : de quoi je me mêle ?


Depuis le temps qu’on accuse la France et sa monnaie et ses influences, rien ne change, notre situation ne s’améliore pas. Parce qu’on n’a pas encore les moyens de nos ambitions. Notre dépendance en sécurité, en crédits et en agrément de toutes sortes s’éternise. Le problème, ce n'est pas seulement avec la France. C'est avec tout le rouleau compresseur de la Finance internationale et de l’ordre économique international.

Même les Chinois et les Indiens se sont mêlés à la danse du ventre qui continue d’hypnotiser les intendants de nos économies, boutiques nationales. Le reste du monde nous écrasera tant que nous continuerons de vociférer sans la moindre démonstration d’une capacité d'action alternative. L’impérialisme agressif fait marcher le monde. C'est sous ce prisme que le combat contre l'oppression doit être mené, intelligent et méthodique. On l'a tout faux quand on l'envisage sous l'angle borné d'une tutelle-curatelle.

Prenons l’exemple du franc CFA. Et si la France nous disait: dès demain, vous allez définir votre politique monétaire sans les garanties habituelles de convertibilité et de parité. Ce sera là tout de suite la banqueroute parce que nous condamnerons d’avance alors la vulnérabilité de nos économies face aux chocs exogènes et la difficulté d’atteinte des critères de convergence dans l'espace sous-régional. Ce n’est pas que les tergiversations perdurent sur le retrait des soldats français.

Une fois au pouvoir, nos vaillants nationalistes perpétuent les mêmes politiques. C’est que la rupture requiert des sacrifices énormes qu'ils ne peuvent exiger des peuples parce qu'ils n'ont ni le courage ni les outils ni même l’énergie. La rupture ordonne un combat difficile qu’ils ne peuvent pas porter. Le populisme ne s’y prête pas du tout. C’est le sens réel des propos de l’avocat autrefois vedette au Sénégal et honni à présent.
Waltako

Jeudi 19 Décembre 2024
Dakaractu