Pour ses 50ans d’existence, l'Association des Juristes Sénégalaises (AJS) a organisé un symposium sous-régional du 22 au 24 octobre 2024. Ce rassemblement d'envergure qui est ouvert ce 22 octobre 2024, mettra l’accent sur l’évolution des droits des femmes au niveau régional, sous-régional et national, autour du thème : « Regards croisés sur l'évolution des droits des femmes : acquis et perspectives. »
Cet événement vise à établir un bilan des droits des femmes et à engager des réflexions sur de nouvelles mesures visant à renforcer et garantir leur respect.
Présidé par Ousmane Diagne, ministre de la justice, Garde des sceaux, ce dernier a mis en lumière lors de son intervention les progrès réalisés au fil des ans dans la protection des droits des femmes et des enfants, tout en soulignant les défis persistants. « L'histoire des droits des femmes et des enfants est celle d'une conquête progressive et déterminée. Ces droits, essentiels à toute société juste et égalitaire, sont le fruit de luttes incessantes menées par des générations de militants, de juristes et d'associations », a souligné le ministre de la justice. Il a ainsi insisté sur les avancées majeures réalisées, notamment en matière d’égalité des genres et de protection contre les violences : « Du côté des droits des femmes, les lois relatives à l'égalité des genres, à la protection contre les violences, ainsi qu'à l'accès à l'éducation et à l'emploi ont constitué des tournants historiques. »
Malgré ces progrès, il a reconnu que des défis persistent, en particulier les violences domestiques et les inégalités salariales, mais aussi les vulnérabilités persistantes des enfants. « Plus de femmes continuent d'être victimes de violences domestiques, d'inégalités salariales ou de discriminations dans la vie publique. Quant aux enfants, beaucoup restent vulnérables face aux abus, à la pauvreté, au travail forcé ou à des systèmes inadéquats », déplore le ministre de la justice.
Le ministre a également abordé les effets dévastateurs des crises environnementales sur les populations vulnérables, en particulier les femmes et les enfants. « Les femmes et les enfants, en particulier dans les régions les plus précaires, subissent de manière disproportionnée les effets des crises environnementales et des insécurités sociales et politiques. » Face à ces défis, Ousmane Diagne a appelé à une vigilance continue pour consolider les acquis en matière de droits des femmes et des enfants.
Dans cette perspective, il a insisté sur la nécessité de renforcer les cadres législatifs et les structures de soutien pour les femmes victimes de violence ou de discrimination. « Pour les femmes, il est crucial de renforcer les dispositifs législatifs contre les violences, qu'elles soient domestiques, économiques ou psychologiques. L'accès à la justice doit être garanti et les structures d'accompagnement améliorées. »
Le ministre a également abordé les priorités concernant les droits des enfants, en insistant sur l'importance d'un accès universel à l'éducation et aux soins, ainsi que la lutte contre les mariages forcés et le travail des enfants.
Il a conclu en soulignant l'importance du rôle du système judiciaire dans la réalisation de ces droits et la nécessité de rester vigilant pour continuer à faire progresser les droits des femmes et des enfants « Les acquis en matière de droits des femmes et des enfants sont le reflet d'une société en constante évolution, mais ces droits ne sont jamais définitivement acquis. Nous devons rester vigilants et persévérants pour non seulement préserver les progrès réalisés, mais aussi pour continuer à repousser les frontières de l'injustice. »
Ce symposium constitue une plateforme cruciale pour repenser les stratégies visant à renforcer les droits des femmes et des enfants, tout en répondant aux défis environnementaux et sécuritaires auxquels ces populations sont confrontées. Le ministre a invité toutes les parties prenantes à unir leurs forces pour garantir un avenir plus sûr, plus juste et plus égalitaire pour tous.