La détermination du siège de l’autorité du pouvoir politique se réalisant dans toutes les démocraties modernes par le droit de vote, il faut dire que les questions qui entourent l’expression de ce suffrage, ne sont pas sans sources de conflits ou de crises dans beaucoup de pays du continent noir.
Et ces crises ont fini d’installer dans bon nombre d’Etats Africains, une véritable rupture de l’équilibre interne, avec des conséquences humanitaires et économiques incalculables. Ce qui fait que l’Afrique a fini de battre tous les records de réfugiés et de personnes déplacées. Situation qui a d’ailleurs contribué à son classement comme continent le plus pauvre de la planète, à cause notamment, des enjeux d’accession à la « chance de puissance » pour paraphraser Max Weber.
Les principales causes de ces problèmes ont pour nom: le refus catégorique d’une alternance démocratique, les révisions constitutionnelles en vue de se maintenir au pouvoir, la politisation effrénée de l’administration électorale, l’absence de dialogue politique, la non acceptation des résultats issus des urnes, la récurrence des fraudes électorales, l’auto-proclamation des résultats avant le Conseil Constitutionnel etc.
Et le Sénégal a pu, très admirablement dans son passé, éviter cette maudite réalité devenue tristement africaine liée à la conquête du pouvoir. Et c’est justement entre autres paramètres, sa sérénité, longtemps jalousement et fièrement gardée, qui lui a valu sans conteste, la renommée de vitrine de la démocratie de l’Afrique de l’Ouest.
Mais cette remarque mérite d’être nuancée, du fait de quelques crises survenues dans son histoire politique récente et liées à la conquête de l’appareil d’Etat. A ce titre on peut noter la crise électorale de 1988 particulièrement marquée par une violence d’une rareté excessive. En effet après la proclamation des résultats attribuant au candidat Socialiste Abdou Diouf 73,20% contre 25,80 % pour l’opposant historique Maitre Abdoulaye Wade, le pays est entré brusquement dans une crise intense. Et l’état d’urgence fut même décrété à la suite de violents incendies qui suivirent la contestation des résultats par l’opposition.
Au chapitre de ces crises déplorables, est aussi à ranger, l’élection présidentielle du 21 février 1993 qui a abouti au blocage institutionnel, particulièrement de la machine judiciaire avec l’assassinat de Maître Babacar Séye le 15 mai 1993. Et c’est le moment de noter, que les événements du jeudi 23 juin 2011 contre la loi sur le monarchique Ticket présidentiel, l’attaque contre la mairie de Sicap Mermoz le jeudi 22 décembre 2011, les décès enregistrés depuis la corrompue déclaration de validité de la candidature du president sortant Maître Abdoulaye WADE ainsi que la généralisation et la quotidienneté des conséquences dramatiques qui s’en sont suivies, prédisent des lendemains très sombres pour le Sénégal. Ces faits sonnent incontestablement comme un avertissement sévère pour tous les hommes politiques sages, avisés et non somnambuliques qu’ils soient du pouvoir, comme des camps adverses.
Et nous ne voudrions pas que de telles situations fort regrettables se reproduisent dans notre pays. Nous ne souhaitons pas également l’hypothèse Kenyane qui s’est prévalue au lendemain des élections du 27 décembre 2008 opposant Mwai Kibaki et Raila Odinga, dans ce pays longtemps considéré comme l’un des plus stables en l’Afrique. Et bannissons farouchement toute possibilité de mimétisme de la fournaise Ivoirienne partie du malheureux second tour du 21 novembre 2010, faisant un bilan macabre de plus de 3.000 morts. Aboutissant à l’emprisonnement du « boulanger » et sa bande, dans ce pays, jadis étalon de l’économie Ouest Africaine .Parce qu’aussi le Sénégal ne mérite pas la confirmation de la jurisprudence Mamadou Tandja, qui a payé entre les mains des bérets verts par un coup d’Etat dans l’après midi du jeudi 18 février 2010, le prix de sa stupide obstination à gouverner de « force » ce pauvre pays.
Au titre de ces exemples fâcheux, de ces craintes et considérations, qui sont irréfutablement chargés de valeur hautement pédagogique, tout le peuple sénégalais et les acteurs politiques et leaders d’opinion au premier chef, doivent se mobiliser. Œuvrer brillamment et de manière exemplaire, en sorte qu’après l’élection présidentielle du 26 février 2012, qu’on n’ait nullement besoin, ni mission de facilitation, ni de médiation de la communauté internationale, encore moins de sanctions ou de forces de maintien de la paix. Et ce sera justement, une magnifique occasion pour notre pays, d’étaler toute sa noblesse, de montrer sa grandeur, son élégance, sa modernité politique. Mais aussi d’administrer magistralement la preuve de la majorité de sa démocratie. Ceci à travers une élection sincère, libre, démocratique, transparente et paisible, sanctionnée par une « dédramatisation de la chose électorale » et l’ « anti-catastrophisation de la défaite », par les principaux acteurs du jeu politique. Le tout, couronné par le calme et la sérénité légendaire de sa population. Agir de sorte qu’au lendemain du scrutin que chaque citoyen n’ait aucunement crainte, ni pour sa personne, ni pour ses biens. Ce sera justement l’occasion de réaffirmer notre volonté de préservation du principe sacro-saint de l’unité nationale et de démontrer encore une fois, le savoir faire politique du génie sénégalais, tant loué depuis son accession à la souveraineté internationale, à préserver sa renommée d’havre de paix et de jardin de la démocratie.
Et tous ces mots, pour que le puits ne soit pas à sec, pour qu’on attire toutes les attentions sur la valeur de l’eau. Pour que l’Assertion Valérienne qui voudrait « que l’histoire apprenne aux hommes, que les hommes n’ont rien appris de l’histoire » ne soit pas vraie au pays de la Téranga.
Pathé BA. Chercheur en Science politique, UCAD.
Email : pathebateps@yahoo.fr
Et ces crises ont fini d’installer dans bon nombre d’Etats Africains, une véritable rupture de l’équilibre interne, avec des conséquences humanitaires et économiques incalculables. Ce qui fait que l’Afrique a fini de battre tous les records de réfugiés et de personnes déplacées. Situation qui a d’ailleurs contribué à son classement comme continent le plus pauvre de la planète, à cause notamment, des enjeux d’accession à la « chance de puissance » pour paraphraser Max Weber.
Les principales causes de ces problèmes ont pour nom: le refus catégorique d’une alternance démocratique, les révisions constitutionnelles en vue de se maintenir au pouvoir, la politisation effrénée de l’administration électorale, l’absence de dialogue politique, la non acceptation des résultats issus des urnes, la récurrence des fraudes électorales, l’auto-proclamation des résultats avant le Conseil Constitutionnel etc.
Et le Sénégal a pu, très admirablement dans son passé, éviter cette maudite réalité devenue tristement africaine liée à la conquête du pouvoir. Et c’est justement entre autres paramètres, sa sérénité, longtemps jalousement et fièrement gardée, qui lui a valu sans conteste, la renommée de vitrine de la démocratie de l’Afrique de l’Ouest.
Mais cette remarque mérite d’être nuancée, du fait de quelques crises survenues dans son histoire politique récente et liées à la conquête de l’appareil d’Etat. A ce titre on peut noter la crise électorale de 1988 particulièrement marquée par une violence d’une rareté excessive. En effet après la proclamation des résultats attribuant au candidat Socialiste Abdou Diouf 73,20% contre 25,80 % pour l’opposant historique Maitre Abdoulaye Wade, le pays est entré brusquement dans une crise intense. Et l’état d’urgence fut même décrété à la suite de violents incendies qui suivirent la contestation des résultats par l’opposition.
Au chapitre de ces crises déplorables, est aussi à ranger, l’élection présidentielle du 21 février 1993 qui a abouti au blocage institutionnel, particulièrement de la machine judiciaire avec l’assassinat de Maître Babacar Séye le 15 mai 1993. Et c’est le moment de noter, que les événements du jeudi 23 juin 2011 contre la loi sur le monarchique Ticket présidentiel, l’attaque contre la mairie de Sicap Mermoz le jeudi 22 décembre 2011, les décès enregistrés depuis la corrompue déclaration de validité de la candidature du president sortant Maître Abdoulaye WADE ainsi que la généralisation et la quotidienneté des conséquences dramatiques qui s’en sont suivies, prédisent des lendemains très sombres pour le Sénégal. Ces faits sonnent incontestablement comme un avertissement sévère pour tous les hommes politiques sages, avisés et non somnambuliques qu’ils soient du pouvoir, comme des camps adverses.
Et nous ne voudrions pas que de telles situations fort regrettables se reproduisent dans notre pays. Nous ne souhaitons pas également l’hypothèse Kenyane qui s’est prévalue au lendemain des élections du 27 décembre 2008 opposant Mwai Kibaki et Raila Odinga, dans ce pays longtemps considéré comme l’un des plus stables en l’Afrique. Et bannissons farouchement toute possibilité de mimétisme de la fournaise Ivoirienne partie du malheureux second tour du 21 novembre 2010, faisant un bilan macabre de plus de 3.000 morts. Aboutissant à l’emprisonnement du « boulanger » et sa bande, dans ce pays, jadis étalon de l’économie Ouest Africaine .Parce qu’aussi le Sénégal ne mérite pas la confirmation de la jurisprudence Mamadou Tandja, qui a payé entre les mains des bérets verts par un coup d’Etat dans l’après midi du jeudi 18 février 2010, le prix de sa stupide obstination à gouverner de « force » ce pauvre pays.
Au titre de ces exemples fâcheux, de ces craintes et considérations, qui sont irréfutablement chargés de valeur hautement pédagogique, tout le peuple sénégalais et les acteurs politiques et leaders d’opinion au premier chef, doivent se mobiliser. Œuvrer brillamment et de manière exemplaire, en sorte qu’après l’élection présidentielle du 26 février 2012, qu’on n’ait nullement besoin, ni mission de facilitation, ni de médiation de la communauté internationale, encore moins de sanctions ou de forces de maintien de la paix. Et ce sera justement, une magnifique occasion pour notre pays, d’étaler toute sa noblesse, de montrer sa grandeur, son élégance, sa modernité politique. Mais aussi d’administrer magistralement la preuve de la majorité de sa démocratie. Ceci à travers une élection sincère, libre, démocratique, transparente et paisible, sanctionnée par une « dédramatisation de la chose électorale » et l’ « anti-catastrophisation de la défaite », par les principaux acteurs du jeu politique. Le tout, couronné par le calme et la sérénité légendaire de sa population. Agir de sorte qu’au lendemain du scrutin que chaque citoyen n’ait aucunement crainte, ni pour sa personne, ni pour ses biens. Ce sera justement l’occasion de réaffirmer notre volonté de préservation du principe sacro-saint de l’unité nationale et de démontrer encore une fois, le savoir faire politique du génie sénégalais, tant loué depuis son accession à la souveraineté internationale, à préserver sa renommée d’havre de paix et de jardin de la démocratie.
Et tous ces mots, pour que le puits ne soit pas à sec, pour qu’on attire toutes les attentions sur la valeur de l’eau. Pour que l’Assertion Valérienne qui voudrait « que l’histoire apprenne aux hommes, que les hommes n’ont rien appris de l’histoire » ne soit pas vraie au pays de la Téranga.
Pathé BA. Chercheur en Science politique, UCAD.
Email : pathebateps@yahoo.fr