125 milliards et des zones d’ombre : Tahirou Sarr au cœur d’un scandale financier retentissant , le Labyrinthe Financier Dévoilé


L’Observateur révèle une enquête explosive menée par le Parquet du Pool Judiciaire Financier (PJF) sur des transactions suspectes, mettant en lumière des mécanismes de blanchiment de capitaux présumés. Au centre de cette affaire, Tahirou Sarr, un richissime homme d’affaires sénégalais, se retrouve dans l’œil du cyclone. Retour sur une affaire mêlant politique, finance et opacité.

 

Des milliards en jeu : un puzzle financier complexe

 

D’après L’Observateur, l’affaire commence avec un rapport de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif). Ce document détaille des flux financiers suspects, cumulant à plus de 125 milliards de FCFA. Parmi les protagonistes, le député Farba Ngom est présenté comme une figure clé, mais un autre nom revient sans cesse : Seydou Sarr, alias Tahirou Sarr.

 

L’enquête pointe un virement initial de 4 milliards de FCFA provenant du Trésor public, transféré en juin 2022 à la société Mega Business Solutions, dirigée par Tahirou Sarr. Ce montant aurait ensuite été éclaté en plusieurs transactions vers des sociétés telles que Holding Sofico et Sci Diamalaye, suscitant des soupçons de manipulation financière.

 

Des justifications qui sèment le doute

 

Interrogé sur un virement de 3,5 milliards de FCFA également reçu du Trésor public, Tahirou Sarr affirme qu’il s’agirait d’un engagement de l’Agence judiciaire de l’État pour l’exécution de condamnations judiciaires. Toutefois, les enquêteurs de la Centif soulignent des incohérences dans ses explications.

 

Par ailleurs, les enquêteurs relèvent des transactions troublantes avec des entités comme Coris Bank et Sci Haba, représentée par Ismaïla Ngom, présumé frère du député Farba Ngom. Des virements allant de 1,5 milliard à 300 millions de FCFA en août 2023, ainsi qu’un mystérieux retrait de 600 millions de FCFA, amplifient les interrogations sur la finalité de ces fonds.

 

Un réseau de sociétés écrans

 

Le rapport de la Centif décrit des mécanismes impliquant des sociétés écrans, utilisées pour dissimuler des flux financiers. L’Observateur cite notamment la 9e Déclaration d’opération suspecte (DOS), transmise par la CBAO en décembre 2022. Celle-ci détaille des virements massifs et des paiements notariaux non documentés.

 

Selon le rapport, des fonds publics auraient été redirigés via des opérations complexes, impliquant des entités liées à Tahirou Sarr. Les enquêteurs cherchent à déterminer si ces transactions visent à dissimuler l’origine des fonds ou à contourner des obligations fiscales et légales.

 

Un dossier qui secoue le Sénégal

 

Bien que Tahirou Sarr ne soit pas encore formellement inculpé, son implication présumée et les sommes en jeu font de cette affaire un séisme politico-financier. L’Observateur rappelle que ce scandale dépasse les simples transactions : il pose la question de l’usage des ressources publiques et de l’impunité de certaines élites économiques.

 

Vers un dénouement judiciaire ?

 

Le Parquet du Pool Judiciaire Financier poursuit ses investigations, mais aucune action judiciaire n’a encore été engagée contre Tahirou Sarr. Le pays tout entier attend désormais des réponses sur cette affaire où les zones d’ombre sont aussi épaisses que les montants sont vertigineux.

 

 

L’enquête promet d’être longue et complexe, mais une chose est sûre : la vérité, elle, finit toujours par éclater.

Mercredi 15 Janvier 2025
Dakaractu