Ça ne pouvait pas manquer. Dès l’annonce de sa nomination, le Premier ministre nouvellement nommé, Mahammed Boun Abdallah Dionne a lancé un appel au travail, en direction de tous ses concitoyens, pour réaliser, selon ce qu’il a dit hier en Conseil des ministres, les objectifs fixés par le Plan Sénégal Emergent (Pse). Sans doute le chef du gouvernement s’est-il voulu solennel, et n’a pas perçu l’ironie de sa déclaration. Mais son slogan date d’au moins quatorze ans.
C’est en effet, en avril 2000 que l’on a entendu, pour la première fois, le Président Abdoulaye Wade lancer à tous les jeunes du Sénégal, qu’il avait conviés à sa prestation de serment au stade Léopold Sédar Senghor, ces paroles fortes, qui l’ont poursuivi durant ses deux mandats : «Il n’y a pas de secret ! Il faut travailler, encore travailler, toujours travailler !» Pour quelqu’un qui, il y avait quelques mois à peine, demandait à tous les jeunes qui n’avaient pas de boulot, de lever le doigt au cours de ses meetings de campagne, cela sonnait comme un renversement de la charge.
On a d’ailleurs vu que malgré tous ses efforts, Me Wade n’a jamais pu venir à bout de l’équation de l’emploi, sur la base de laquelle il venait d’être élu. A son départ du pouvoir, le chômage avait d’ailleurs atteint de si grandes proportions que, en arrivant, Macky promettait de trouver du travail pour 500 mille jeunes gens pour les 5 années de son mandat. Là où on l’attendait sur des mesures incitatives à la création d’entreprises, le fils d’emprunt de Wade remettait à l’ordre du jour les recettes éculées de son «père», en faisant gonfler la masse salariale de la Fonction publique, par des recrutements abusifs de gardiens, ou autres agents de sécurité. Il a aussi repris, pour les changer, les projets Reva de Wade, en les renommant «Domaines agricoles communautaires (Dac)», alors que la défunte Goana a été remplacée par le Procas.
Pas étonnant donc que, la «Gouvernance sobre et vertueuse» si chère au Premier ministre Abdoul M'baye, ne se soit pas reflétée par une plus grande transparence dans la passation des marchés, par exemple. Et la traque des biens mal acquis, qui a permis de mettre sous les verrous Karim Wade, Aïda N'diongue ou Tahibou N'diaye, ressemble plus, aux yeux de l’opinion, à un règlement de comptes politiques. Cela, par la faute d’une communication brouillonne.
La même communication brouillonne qui avait fait de «l’accélération de la cadence», voulue par Mimi Touré, une rengaine d’humoriste, sans consistance sur les demandes de la masse du peuple. Or, le Premier ministre sorti nous appelait aussi, à sa manière, à travailler plus. Mais à quel travail ? Dans un pays dont le gouvernement ne se gêne pas pour «importer» des ouvriers coréens, chinois ou indiens pour des grands travaux de Btp, que reste-t-il à offrir aux jeunes autochtones ? Un gouvernement qui durant quatorze ans, se débat dans les méandres du classement du Doing Business, peut-il offrir un cadre d’épanouissement de l’esprit d’entreprise de ses jeunes diplômés ?
A toutes ces questions, jusqu’à présent, la réponse semble avoir été négative. Or, si elle ne devient pas rapidement positive, le peuple vient encore de démontrer à ses dirigeants qu’il sait comment se débarrasser de ceux qui ne lui servent à rien.
En d’autres termes, le nouveau Premier ministre doit moins se focaliser sur sa «trouvaille», et se retrousser vraiment les manches, avec son équipe. Une incantation n’a jamais rien fait bouger, nulle part au monde. Pas la peine d’appeler au travail, si l’on ne se met pas soi-même au travail, pour en finir avec les slogans creux, et offrir autre chose que du rêve aux jeunes Sénégalais.
Le Quotidien
C’est en effet, en avril 2000 que l’on a entendu, pour la première fois, le Président Abdoulaye Wade lancer à tous les jeunes du Sénégal, qu’il avait conviés à sa prestation de serment au stade Léopold Sédar Senghor, ces paroles fortes, qui l’ont poursuivi durant ses deux mandats : «Il n’y a pas de secret ! Il faut travailler, encore travailler, toujours travailler !» Pour quelqu’un qui, il y avait quelques mois à peine, demandait à tous les jeunes qui n’avaient pas de boulot, de lever le doigt au cours de ses meetings de campagne, cela sonnait comme un renversement de la charge.
On a d’ailleurs vu que malgré tous ses efforts, Me Wade n’a jamais pu venir à bout de l’équation de l’emploi, sur la base de laquelle il venait d’être élu. A son départ du pouvoir, le chômage avait d’ailleurs atteint de si grandes proportions que, en arrivant, Macky promettait de trouver du travail pour 500 mille jeunes gens pour les 5 années de son mandat. Là où on l’attendait sur des mesures incitatives à la création d’entreprises, le fils d’emprunt de Wade remettait à l’ordre du jour les recettes éculées de son «père», en faisant gonfler la masse salariale de la Fonction publique, par des recrutements abusifs de gardiens, ou autres agents de sécurité. Il a aussi repris, pour les changer, les projets Reva de Wade, en les renommant «Domaines agricoles communautaires (Dac)», alors que la défunte Goana a été remplacée par le Procas.
Pas étonnant donc que, la «Gouvernance sobre et vertueuse» si chère au Premier ministre Abdoul M'baye, ne se soit pas reflétée par une plus grande transparence dans la passation des marchés, par exemple. Et la traque des biens mal acquis, qui a permis de mettre sous les verrous Karim Wade, Aïda N'diongue ou Tahibou N'diaye, ressemble plus, aux yeux de l’opinion, à un règlement de comptes politiques. Cela, par la faute d’une communication brouillonne.
La même communication brouillonne qui avait fait de «l’accélération de la cadence», voulue par Mimi Touré, une rengaine d’humoriste, sans consistance sur les demandes de la masse du peuple. Or, le Premier ministre sorti nous appelait aussi, à sa manière, à travailler plus. Mais à quel travail ? Dans un pays dont le gouvernement ne se gêne pas pour «importer» des ouvriers coréens, chinois ou indiens pour des grands travaux de Btp, que reste-t-il à offrir aux jeunes autochtones ? Un gouvernement qui durant quatorze ans, se débat dans les méandres du classement du Doing Business, peut-il offrir un cadre d’épanouissement de l’esprit d’entreprise de ses jeunes diplômés ?
A toutes ces questions, jusqu’à présent, la réponse semble avoir été négative. Or, si elle ne devient pas rapidement positive, le peuple vient encore de démontrer à ses dirigeants qu’il sait comment se débarrasser de ceux qui ne lui servent à rien.
En d’autres termes, le nouveau Premier ministre doit moins se focaliser sur sa «trouvaille», et se retrousser vraiment les manches, avec son équipe. Une incantation n’a jamais rien fait bouger, nulle part au monde. Pas la peine d’appeler au travail, si l’on ne se met pas soi-même au travail, pour en finir avec les slogans creux, et offrir autre chose que du rêve aux jeunes Sénégalais.
Le Quotidien
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