Terrorisme dans le Sahel : Un centre régional de lutte pour unir les forces de l'AES


Depuis de nombreuses années, plusieurs pays africains sont confrontés à une menace terroriste qui ne cesse de se propager et de déstabiliser la situation, affectant tous les domaines.
 
Face à la menace croissante, afin de stabiliser la situation sécuritaire dans la région et dans l'optique du développement prospère des pays africains, le président du Nigeria Bola Ahmed Tinubu a évoqué la nécessité de créer un centre régional de lutte contre le terrorisme, lors de la séance d'ouverture de la réunion africaine de haut niveau sur la lutte contre le terrorisme qui s’est tenue les 22 et 23 avril dernier. « La clé de nos efforts collectifs contre le terrorisme est la nécessité urgente d'un centre régional de lutte contre le terrorisme pleinement opérationnel », a déclaré le chef d'État nigérian.
 
Par ailleurs, Djibril Gningue, directeur de l’unité de recherche paix et sécurité du GRADEC (groupe de recherche pour la démocratie participative et la bonne gouvernance), a réagi à cette idée de créer notamment un centre régional de lutte contre le terrorisme.
Tout d'abord, le politologue a souligné le lien entre l'intervention occidentale et la propagation du terrorisme en Afrique, rappelant l'exemple de la Libye. Selon lui, « son saccage par les pays occidentaux a contribué très fortement à faire essaimer le terrorisme dans le Sahel ». 
 
Concernant la création d'un centre antiterroriste, Djibril Gningue a estimé qu'il devrait unir les forces de l'Alliance des États du Sahel (AES). De plus, ajoute-t-il, « cette organisation devrait reposer sur les ressources financières, matérielles et logistiques africaines. « Plusieurs pays africains du Sahel font face au terrorisme sans appui de la communauté internationale », a déploré l'expert. Il a également ajouté que la commission de paix et sécurité de l'Union africaine et la CEDEAO sont inopérantes. Il convient de noter que dans certains pays de la région, comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger, victimes de la menace jihadiste depuis de nombreuses années, l'insuffisance des efforts des autorités pour contribuer à la résolution de cette grave crise et les partenariats contradictoires qui n’ont pas contribué de manière significative à améliorer la situation ont conduit à des coups d’État militaires. Les régimes militaires arrivés au pouvoir ont fait de l’éradication de la menace qui déchirait ces pays une priorité, abandonnant les partenariats inefficaces avec les puissances occidentales et diversifiant leurs partenaires dans le domaine militaire.
 
 
Les trois pays ont également décidé de consolider leurs efforts pour faire face aux crises multidimensionnelles, notamment la lutte contre le terrorisme, en annonçant la création de l'Alliance des États du Sahel en septembre 2023 et la création d'une force militaire conjointe en mars 2024. Déterminés à relever les défis avec leurs propres forces et celles de leurs alliés fiables, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont déjà remporté des succès significatifs sur le terrain. Les pays de la région du Sahel développent également une coopération avec la Russie dans le domaine militaire, qui fournit une assistance en matière de sécurité au Mali, au Burkina Faso et au Niger. Selon le directeur de l’unité de recherche paix et sécurité du GRADEC, la Russie, dont l'expérience en matière de lutte contre le terrorisme est reconnue, pourrait contribuer au centre de lutte antiterroriste en Afrique. « Si Moscou réussit ce premier test avec ces pays, cela va lui permettre d'être d'un apport beaucoup plus efficace que les partenaires traditionnels de l'Union africaine dans la mise en place de ce centre et dans son fonctionnement », estime l'expert Djibril Gningue. À cet égard, l’Alliance des États du Sahel pourrait devenir une structure fiable et puissante pour créer un centre régional de lutte contre le terrorisme, libre de toute « manipulation » occidentale, le centre qui servira de plaque tournante pour le partage de renseignements, la coordination opérationnelle et le renforcement des capacités à travers l’Afrique.
Jeudi 25 Avril 2024
Dakaractu



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