Les vacances citoyennes n’y auront rien changé ! Si les Sénégalais ne sont pas pessimistes individuellement, le pays, lui, semble bien installé dans la morosité, tant sociale que politique. Pourtant, croyez-moi, la réalité du pays est plus belle que ce que nous en disent les critiques et ce que nous montrent les médias. Pour s’en convaincre, voyez la formidable créativité des jeunes. Oui, je le redis, le Sénégal est d’abord riche de sa jeunesse et des ses ressources humaines, bien avant ses réserves spéculatives de pétrole et de gaz. Riche de sa culture afro, de paysages à couper le souffle, riche de son excellence, en droit, en informatique, en gestion, en agriculture, en pêche, etc…
Alors disons stop ! Les Sénégalais en ont marre ! Marre des guéguerres de pouvoir et rivalités intestines, marre du fiel déversé par la classe politique au jeu du pousse toi que je m’y mette ! Si les joutes verbales appartiennent bien à notre culture, les théories fumeuses du complot créent un climat malsain où l’on ne respecte même plus l’honneur des personnes.
Le cas le plus criant récemment, mais pas pour autant le plus juste à mes yeux, est celui de l’inspecteur des impôts Ousmane Sonko. Croyez bien que je le déplore sa radiation de la fonction publique et que je l’encourage dans son combat. Peut-être n’est-il pas plus responsable que chacun d’entre nous, mais à quel titre s’exprime t-il lorsqu’il vilipende l’action et les méthodes du gouvernement ? Est-ce au titre de lanceur d’alerte, intellectuel rigoureux et incorruptible, ou en tant que dirigeant politique, leader des Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF, un parti de l’opposition) ? Une question que l’on pourrait poser d’ailleurs à la presse, demandons-nous si les journalistes dans notre pays jouent bien leur rôle de contre pouvoir. Peut-être pas, car ils devraient sortir des dossiers complets et factuels pour rétablir la vérité des faits, sans aucun parti pris ! Heureusement parfois, le travail se fait, si l’on en juge par l’investigation de l’organisation non partisane Africa Check qui met notre inspecteur des impôts devant ses contradictions, lorsqu’il affirme au cours de l’émission « Opinion » sur Walf TV, le dimanche 14 août 2016, que « le pétrole a été découvert par FAR depuis 2000 au Sénégal, Macky Sall était alors directeur de la banque des données à Petrosen et quand les premières conclusions ont été rendues, il était directeur général de Petrosen ».
Ousmane Sonko est l’un des opposants les plus farouches au régime du Président Sall, mais cela le dispense t’il de nous dire la vérité ? Contacté par Africa Check, Ousmane Sonko souligne qu’il s’était peut-être trompé d’année et qu’il pense que c’est plutôt en 2001 que le pétrole a été découvert au Sénégal par FAR. Quand il lui a été demandé, toujours selon Africa Check, s’il pouvait faire référence à un document particulier ou autre source précise qui pouvait en attester, il a dit avoir lu des coupures de la presse américaine, « M. Sonko a par ailleurs promis de nous faire parvenir par email les coupures de presse en question, mais nous ne les avons pas encore reçues » précise l’article. Tiens, tiens ! A défaut d’avoir reçu les éléments promis par Ousmane Sonko, Africa Check a enquêté sérieusement et aboutit à la conclusion que du pétrole au Sénégal a été découvert ni en 2000 ni en 2001, mais que la prospection pétrolière au Sénégal n’a débuté qu’en 2006, tout en précisant que l’objet de leur article n’était pas de défendre Macky Sall ou son gouvernement mais juste de s’assurer de l’exactitude d’un fait énoncé par M. Sonko.
Information erronée donc. Toujours dans le même contexte de polémique sur la transparence des contrats pétroliers signés par l’Etat du Sénégal avec des compagnies étrangères, quand Monsieur Sonko, affirme que 90 milliards d’impôts n’ont pas été versés à l’État, ne doit-il pas en apporter la preuve ? Au contraire, dans cette affaire de 90 milliards dus par Petrotim, Timis Et Kosmos au trésor public, ce sont les services de Amadou Bâ qui démentent hier Ousmane Sonko et publient les règles qui régissent la fiscalité dans ce domaine.
On y lit dans le texte : « Pendant les phases de recherche et de développement, les titulaires de convention ou de contrat et les entreprises qui leur sont associées dans le cadre des protocoles ou accords régulièrement approuvés, sont exonérés de tous impôts au profit de l’Etat, conformément à la loi n°98-05 du 08 janvier 1998 portant Code pétrolier et à la loi 2012-31 du 31 décembre 2012 portant Code général des impôts. Toute information tendant à faire croire que des impôts d’un montant de 90 milliards de FCFA auraient été éludés est fausse. La loi portant code pétrolier applicable dans le cas d’espèce ainsi que la convention entre l’État du Sénégal et Petrotim Limited sont antérieures à l’arrivée au pouvoir de Son Excellence le Président Macky SALL».
Que devons-nous en déduire, que tout est beau dans le meilleur des mondes et que notre système politique est idéal ? Certainement pas et pas si vite ! Mais assurément, l’optimisme se construit sur la confiance et afin de réconcilier le pays avec lui même, il nous faut des représentants soucieux de l’éthique et de la vérité en politique. Car, si au Sénégal, tout un chacun peut dire des énormités et vivre grassement de leurs effets sur nos consciences morales, c’est bien parce qu’entre les politiques et le peuple, c’est la vastitude de la zone grise qui fait suffoquer ! Où est notre société civile enfin, celle qui n’est pas infestée par les larves politiciennes ?
Si l’on doit penser qu’on est sur la bonne voie, la solution est plus dans le renouveau que dans la revanche. Laissons aux rabats joie leur abattement et aux polémistes leurs querelles, le calme et l’apaisement sont le fondement d’une politique d’autorité, de compétitivité et de liberté.
Le Sénégal est jeune et plein d'atouts, mais inégalitaire et explosif, c'est là le cœur du débat. La jeunesse sénégalaise a voté pour le système en place mais ne s’y retrouve pas et c’est cela qu’il faut changer en priorité. Du travail et des opportunités pour cette génération 4G et à défaut, des stages et contrats massifs dans les entreprises publiques et privées pour ces milliers de jeunes à l’énergie constructive et créative !
De l’imagination et du courage, comme celui des femmes qui sont partout à l’œuvre, au champ, à la ferme, au sel, aux huitres, au commerce… Pendant que les hommes sont au village ou à la pêche.
Certes, le pétrole peut nous faire rêver, même si le premier baril ne sortira pas de l’eau avant cinq à six ans. La découverte du pétrole augure à n’en pas douter des perspectives heureuses pour notre pays, mais de grâce, arrêtons d’imaginer que cette manne financière glissera directement dans les poches du président ou de sa famille.
Pur fantasme, mais admettons qu’il est fâcheux de voir Aliou Sall investi dans ces affaires de pétrole, car c’est bien ceci qui horripile les Sénégalais. Comment a t’il pu en arriver là ? Voilà la seule question qui nous hante vraiment. Certains disent qu’il en a le droit, qu’il est citoyen comme tout autre. Lui même dit bien que s’il le souhaite il peut se mettre dans le secteur nucléaire… Si Aliou Sall se croit citoyen normal, alors c’est qu’il n’a pas encore compris que son statut de frère du chef de l’État fait de lui un citoyen différent.
Dans le doute abstiens-toi ! C’est probablement ce devoir de réserve et de précaution qui fait défaut dans l’entourage du Président. De notoriété publique, il reste le seul homme politique du pays à n’entretenir de haine pour personne. En conservant cette posture et en s ‘adressant plus souvent et directement à ses compatriotes, il parviendra peut-être à guérir notre pathologie collective. Pour notre bien-être et notre sécurité, il nous faudra retrouver notre lucidité, responsabilité et patriotisme, notre confiance envers la loi, le respect de l’État pour sa capacité à gérer les dossiers sensibles, sans qu’il y ait besoin d’un Conseil d’orientation stratégique ou de surveillance… Trop d’institutions tuent l’institution ! Moi qui pensais que l’heure était d’en supprimer ? Décidément notre rentrée démarre sur les chapeaux de roues avec nos gladiateurs de politiciens !
Oumou Wane
Présidente africa7
Alors disons stop ! Les Sénégalais en ont marre ! Marre des guéguerres de pouvoir et rivalités intestines, marre du fiel déversé par la classe politique au jeu du pousse toi que je m’y mette ! Si les joutes verbales appartiennent bien à notre culture, les théories fumeuses du complot créent un climat malsain où l’on ne respecte même plus l’honneur des personnes.
Le cas le plus criant récemment, mais pas pour autant le plus juste à mes yeux, est celui de l’inspecteur des impôts Ousmane Sonko. Croyez bien que je le déplore sa radiation de la fonction publique et que je l’encourage dans son combat. Peut-être n’est-il pas plus responsable que chacun d’entre nous, mais à quel titre s’exprime t-il lorsqu’il vilipende l’action et les méthodes du gouvernement ? Est-ce au titre de lanceur d’alerte, intellectuel rigoureux et incorruptible, ou en tant que dirigeant politique, leader des Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF, un parti de l’opposition) ? Une question que l’on pourrait poser d’ailleurs à la presse, demandons-nous si les journalistes dans notre pays jouent bien leur rôle de contre pouvoir. Peut-être pas, car ils devraient sortir des dossiers complets et factuels pour rétablir la vérité des faits, sans aucun parti pris ! Heureusement parfois, le travail se fait, si l’on en juge par l’investigation de l’organisation non partisane Africa Check qui met notre inspecteur des impôts devant ses contradictions, lorsqu’il affirme au cours de l’émission « Opinion » sur Walf TV, le dimanche 14 août 2016, que « le pétrole a été découvert par FAR depuis 2000 au Sénégal, Macky Sall était alors directeur de la banque des données à Petrosen et quand les premières conclusions ont été rendues, il était directeur général de Petrosen ».
Ousmane Sonko est l’un des opposants les plus farouches au régime du Président Sall, mais cela le dispense t’il de nous dire la vérité ? Contacté par Africa Check, Ousmane Sonko souligne qu’il s’était peut-être trompé d’année et qu’il pense que c’est plutôt en 2001 que le pétrole a été découvert au Sénégal par FAR. Quand il lui a été demandé, toujours selon Africa Check, s’il pouvait faire référence à un document particulier ou autre source précise qui pouvait en attester, il a dit avoir lu des coupures de la presse américaine, « M. Sonko a par ailleurs promis de nous faire parvenir par email les coupures de presse en question, mais nous ne les avons pas encore reçues » précise l’article. Tiens, tiens ! A défaut d’avoir reçu les éléments promis par Ousmane Sonko, Africa Check a enquêté sérieusement et aboutit à la conclusion que du pétrole au Sénégal a été découvert ni en 2000 ni en 2001, mais que la prospection pétrolière au Sénégal n’a débuté qu’en 2006, tout en précisant que l’objet de leur article n’était pas de défendre Macky Sall ou son gouvernement mais juste de s’assurer de l’exactitude d’un fait énoncé par M. Sonko.
Information erronée donc. Toujours dans le même contexte de polémique sur la transparence des contrats pétroliers signés par l’Etat du Sénégal avec des compagnies étrangères, quand Monsieur Sonko, affirme que 90 milliards d’impôts n’ont pas été versés à l’État, ne doit-il pas en apporter la preuve ? Au contraire, dans cette affaire de 90 milliards dus par Petrotim, Timis Et Kosmos au trésor public, ce sont les services de Amadou Bâ qui démentent hier Ousmane Sonko et publient les règles qui régissent la fiscalité dans ce domaine.
On y lit dans le texte : « Pendant les phases de recherche et de développement, les titulaires de convention ou de contrat et les entreprises qui leur sont associées dans le cadre des protocoles ou accords régulièrement approuvés, sont exonérés de tous impôts au profit de l’Etat, conformément à la loi n°98-05 du 08 janvier 1998 portant Code pétrolier et à la loi 2012-31 du 31 décembre 2012 portant Code général des impôts. Toute information tendant à faire croire que des impôts d’un montant de 90 milliards de FCFA auraient été éludés est fausse. La loi portant code pétrolier applicable dans le cas d’espèce ainsi que la convention entre l’État du Sénégal et Petrotim Limited sont antérieures à l’arrivée au pouvoir de Son Excellence le Président Macky SALL».
Que devons-nous en déduire, que tout est beau dans le meilleur des mondes et que notre système politique est idéal ? Certainement pas et pas si vite ! Mais assurément, l’optimisme se construit sur la confiance et afin de réconcilier le pays avec lui même, il nous faut des représentants soucieux de l’éthique et de la vérité en politique. Car, si au Sénégal, tout un chacun peut dire des énormités et vivre grassement de leurs effets sur nos consciences morales, c’est bien parce qu’entre les politiques et le peuple, c’est la vastitude de la zone grise qui fait suffoquer ! Où est notre société civile enfin, celle qui n’est pas infestée par les larves politiciennes ?
Si l’on doit penser qu’on est sur la bonne voie, la solution est plus dans le renouveau que dans la revanche. Laissons aux rabats joie leur abattement et aux polémistes leurs querelles, le calme et l’apaisement sont le fondement d’une politique d’autorité, de compétitivité et de liberté.
Le Sénégal est jeune et plein d'atouts, mais inégalitaire et explosif, c'est là le cœur du débat. La jeunesse sénégalaise a voté pour le système en place mais ne s’y retrouve pas et c’est cela qu’il faut changer en priorité. Du travail et des opportunités pour cette génération 4G et à défaut, des stages et contrats massifs dans les entreprises publiques et privées pour ces milliers de jeunes à l’énergie constructive et créative !
De l’imagination et du courage, comme celui des femmes qui sont partout à l’œuvre, au champ, à la ferme, au sel, aux huitres, au commerce… Pendant que les hommes sont au village ou à la pêche.
Certes, le pétrole peut nous faire rêver, même si le premier baril ne sortira pas de l’eau avant cinq à six ans. La découverte du pétrole augure à n’en pas douter des perspectives heureuses pour notre pays, mais de grâce, arrêtons d’imaginer que cette manne financière glissera directement dans les poches du président ou de sa famille.
Pur fantasme, mais admettons qu’il est fâcheux de voir Aliou Sall investi dans ces affaires de pétrole, car c’est bien ceci qui horripile les Sénégalais. Comment a t’il pu en arriver là ? Voilà la seule question qui nous hante vraiment. Certains disent qu’il en a le droit, qu’il est citoyen comme tout autre. Lui même dit bien que s’il le souhaite il peut se mettre dans le secteur nucléaire… Si Aliou Sall se croit citoyen normal, alors c’est qu’il n’a pas encore compris que son statut de frère du chef de l’État fait de lui un citoyen différent.
Dans le doute abstiens-toi ! C’est probablement ce devoir de réserve et de précaution qui fait défaut dans l’entourage du Président. De notoriété publique, il reste le seul homme politique du pays à n’entretenir de haine pour personne. En conservant cette posture et en s ‘adressant plus souvent et directement à ses compatriotes, il parviendra peut-être à guérir notre pathologie collective. Pour notre bien-être et notre sécurité, il nous faudra retrouver notre lucidité, responsabilité et patriotisme, notre confiance envers la loi, le respect de l’État pour sa capacité à gérer les dossiers sensibles, sans qu’il y ait besoin d’un Conseil d’orientation stratégique ou de surveillance… Trop d’institutions tuent l’institution ! Moi qui pensais que l’heure était d’en supprimer ? Décidément notre rentrée démarre sur les chapeaux de roues avec nos gladiateurs de politiciens !
Oumou Wane
Présidente africa7
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