Le Président Macky Sall a déclaré, lors da sa tournée économique dans le Sud, faire de la Casamance une « zone de priorité nationale touristique ». Il a de ce fait promis des exonérations fiscales aux promoteurs touristiques opérant dans cette partie du pays. Le Président de la République se montre donc préoccupé par la crise du tourisme en Casamance. Il a promis de proposer « dans les prochains jours, à l’Assemblée nationale de voter une loi en vertu de laquelle tout opérateur touristique qui s’installera dans cette belle région ou qui s’y est déjà installé, d’être exonéré de toute charge fiscale et sociale pendant 10 ans ». Il dit même souhaiter faire de la Casamance « un pôle touristique de référence ». Il s’agit là, bien évidemment d’une très bonne nouvelle pour la Casamance qu’il faut saluer à sa juste mesure. Mais le tourisme ce n’est pas uniquement en Casamance, Monsieur le Président de la République. Le visage qu’offre la petite côte est hideux. Les stations balnéaires de Sally et de La Somone sont désertées par les touristes tandis que le tourisme intérieur est quasi inexistant parce que non promu ni appuyé. La destination Sénégal se meurt. Même si, selon le dernier rapport de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT), l'année 2014 a connu une progression des visites de 7%. Notre pays aurait reçu 1 millions de visiteurs. Cependant, ce chiffre d’un million de visiteurs n’est rien, comparé à ce qu’était la destination auparavant. D’après des spécialistes, les statistiques des années 1970 affichaient annuellement pas moins de neuf millions de touristes. Aujourd’hui, beaucoup d’espoir est fondé sur le nouvel aéroport Blaise Diagne qui devrait entrer en service cette année. Mais, au-delà des infrastructures, il me semble qu’il faut avoir une réflexion globale du secteur. Cela commencerait par l’implication de toutes les parties prenantes et la prise en compte de tous les paramètres administratifs, financiers, techniques et technologiques allant dans le sens de booster à nouveau le secteur touristique sénégalais. Par exemple, considérer le fait que le regain de 2014 serait lié, entre autres, à l'essor du e-commerce et des plateformes d'e-tourisme. L’Etat pourrait aussi procéder à un re-branding de « la destination Sénégal » en tant que champion du « tourisme sécurisé », dans un contexte régional agité. Depuis l’aéroport d’embarquement, jusqu’au séjour du touriste, en passant par le vol retour. Il s’agit de positionner notre pays comme un espace de « tourisme sans-soucis». Cela implique une prise en compte des recommandations des organismes internationaux – UNWTO, OACI, etc. – et des nouvelles technologies de géolocalisation des transports aériens. Faire du Sénégal « La » destination touristique de la région nécessite que le pays se positionne en leader dans les domaines qui restent importants pour les touristes.
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