Le rendez-vous était à son agenda depuis plusieurs jours. Et malgré la révélation le matin même dans Closer sur sa relation présumée avec Julie Gayet, François Hollande a maintenu son entretien vendredi après-midi avec Le Point. Ce jour-là, à l'Élysée, l'ambiance est électrique. La veille au soir, une violente dispute a éclaté entre le président et sa compagne, Valérie Trierweiler, alors que celui-ci n'aurait rien nié de sa liaison supposée. Pas question toutefois pour l'hebdomadaire d'évoquer l'«affaire Gayet». Mais le visage du chef de l'État parle pour lui: «C'est un homme un peu fatigué, aux petits yeux, qui n'avait pas beaucoup dormi, qui est apparu», écrit le journaliste. Sans aborder directement le sujet, François Hollande concède qu'il est affecté par les révélations «sordides» (sic) sur sa vie sentimentale. En public, pourtant, il ne montre rien. Il reste concentré sur sa conférence de presse à venir, le mardi suivant. Interrogé sur sa capacité à encaisser, le président la met sur le compte «de l'habitude». Puis, s'engage dans une longue tirade d'explication: «Moi, des coups, j'en ai pris très tôt. Dès que je me suis installé en politique, même en Corrèze. Ensuite, quand j'étais premier secrétaire du Parti socialiste, c'était tout le temps. Des coups, j'en ai pris après les congrès du PS, notamment le dernier d'entre eux, à Reims. Le soir du 21 avril 2002, j'assume le vide laissé par Jospin, le vote Chirac, les moqueries, une campagne des législatives invraisemblable devant des salles quasi vides avec des gens désespérés. Après une période très dure, il faut remonter le parti au milieu des critiques. Puis arrive le référendum de 2005, où l'on manque casser le parti en deux. On pense qu'on va gagner et on est balayé par le ‘non' avec un Chirac pas au mieux de sa forme. Et il faut refaire un congrès derrière». «Ou bien on cède ou bien on tient. Et je tiens» Loin de s'en tenir à la politique, François Hollande embraye sur les «coups» déjà pris dans sa «vie privée». «Ségolène, notre séparation, c'était douloureux», se remémore-t-il, avant d'évoquer ceux subit pendant la primaire socialiste de 2011, puis la campagne présidentielle. «Quand j'arrive à l'Élysée, je me dis: ‘Ça va être quand même plus protégé.' Mais non, rien n'est protégé!», reconnaît le chef de l'État, en laissant poindre une certaine naïveté de sa part sur la réalité élyséenne. «La preuve?, interroge-t-il. L'affaire Cahuzac. Si on m'avait dit: ‘Vous aurez une affaire Cahuzac', j'aurais répondu: ‘Vous plaisantez?'» Et celui-ci de citer: l'affaire de la «prostate», «les vacances»… «Alors, au début, on se dit: ‘Mince, ça doit être de ma faute.' Il y a toujours une part de responsabilité personnelle. Et puis, après, on s'aperçoit que c'est un système. Donc, ou bien on cède, on se dit que c'est trop dur, ‘Pouce!', drapeau blanc, et on se range sur le côté. Ou bien on tient. Et je tiens», conclut François Hollande. Ce dernier estime en outre les critiques de la presse à son encontre «injuste(s), grotesque(s), voire dégradante(s) dans (leurs) outrances», selon Le Point. S'il dit s'y être rendu «insensible», il avoue ne pas être «indifférent». Interrogé enfin sur son impopularité record, François Hollande répond par un de ses fameux traits d'humour: «Est-ce qu'il y a une trappe à impopularité dont on ne sort pas?, interroge-t-il. On ne le sait que lorsqu'on en sort». Figaro
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