Présentez-vous à nos lecteurs
Je suis Dr Anta Sarr Diacko, je suis chirurgien-dentiste, mariée et mère de trois enfants, deux garçons et une fille. Je suis née le 13 août 1962 à Dakar, à Usine Bène Tally précisément. J’ai fait mes études primaires à l’école Ouagou Niayes 1, devenue aujourd’hui l’école Ndeuri Niang. Après l’Entrée en sixième, j’ai été au collège Martin Luther King, et comme j’étais douée dans les matières scientifiques, on m’a orientée après le Bfem au Lycée John F. Kennedy. C’est là-bas que j’ai eu le Bac en 1983. Après le Bac, j’ai poursuivi mes études à l’Université Cheikh Anta Diop, à l’institut d’Odontostomatologie de la faculté de Médecine. J’ai terminé le parcours avec le Certificat d’études supérieures d’odontostomatologie tropicale en novembre 1991, puis le Diplôme d’Etat de Docteur en chirurgie dentaire en décembre de la même année. J’exerce dans le privé depuis 1995, j’ai un cabinet privé dénommé Cabinet dentaire du fleuve qui est situé à la rue Jules Ferry.
Donc vous avez effectué tout votre cursus scolaire au Sénégal ?
Oui ! Je ne suis pas sortie du Sénégal. Après le Bac, j’avais la bourse FAQ pour aller en France, mais je n’avais pas l’habitude de me séparer de mes parents. J’y ai donc renoncé et je suis restée ici.
Parlez-nous de votre parcours professionnel
J’ai fait plusieurs vacations, pendant cinq ans. L’Etat s’était désengagé et il fallait chercher ses propres moyens pour travailler. J’ai donc fait des vacations, à la Division du contrôle médical et scolaire, à la clinique de prothèse de l’Institut d’Odontostomatologie pendant un an, et j’ai débuté la Fondation Elisabeth Diouf de la Médina. J’ai aussi effectué un stage à la Division du contrôle médical et scolaire, je faisais deux jours là-bas et deux jours à l’hôpital Gaspard Camara. Et j’ai également été monitrice à la clinique d’odontologie chirurgicale de l’IOS de Dakar. Donc après cinq ans de pratique, pour être plus performante, j’ai enfin pu ouvrir mon propre cabinet, en 1995.
Qu’est-ce qui vous a poussée à choisir cette filière ?
J’ai toujours aimé la blouse blanche, je me disais toujours que je la porterai dans le futur. J’avais choisi de faire médecine, mais arrivée à la Faculté le jour des orientations, il s’est trouvé que j’ai été orientée en chirurgie dentaire. C’était une filière que je ne connaissais pas, je ne savais même pas que ce département existait dans la faculté. Mais comme j’y étais déjà orientée, je ne pouvais plus reculer. Ce sont quand même des études très dures, mais heureusement, j’ai pu boucler tout le parcours sans problème.
Vous venez d’être nommée ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfance, comment avez-vous accueilli cette nomination ?
Bien que cette nomination soit une grande fierté pour moi et tous les miens, je l’ai accueillie avec une grande humilité et beaucoup de philosophie.
Etes-vous membre de l’Apr ?
Oui, je fais partie des cadres du parti, je suis dans l’Apr depuis 2012.
Pour une cadre du parti au pouvoir, vous n’êtes pas très connue, pour ne pas dire pas du tout.
En fait, ce n’est qu’à partir de 2012 que j’ai été vraiment active dans le parti, mais je participais discrètement, je travaillais dans l’ombre.
Pourquoi avez-vous intégré l’Apr ?
Je me suis dit que ce n’était plus le moment de rester dans les maisons et critiquer. Je me suis dit qu’en tant que cadre de la Nation, je pourrais faire quelque chose pour mon pays. Et en ce moment, il y avait beaucoup de problèmes au Sénégal, l’injustice y régnait. C’est ce qui m’a le plus poussée à adhérer à l’Apr, afin de participer au combat contre cette injustice et permettre au Président Macky Sall de remporter la victoire.
Mais pourquoi l’Apr, pourquoi pas un autre parti ?
On a vu les socialistes qui ont été au pouvoir pendant longtemps, ils ne m’avaient pas convaincue. Le Pds aussi je l’ai vécu, même si je faisais partie de ceux qui avaient voté pour le Président Abdoulaye Wade. Mais quand j’ai vu que ça n’allait pas, j’ai choisi le Président Macky Sall. Je ne suis pas très politique, je ne faisais pas de la politique, mais c’est cette injustice qui régnait dans le pays qui m’a poussée à m’engager. Et je ne pouvais pas choisir les socialistes ni le Pds. J’ai décidé de rejoindre celui qui m’avait convaincue et qui est Macky Sall.
Et quelles sont vos relations avec lui ?
Nous n’avons pas de relations particulières, certes nous sommes de la même génération d’étudiants. On se croisait à l’Université, on se rencontrait régulièrement à la faculté des Sciences, parce qu’étant étudiants en médecine, on était tout le temps dans les facultés pour réviser nos cours. Je le croisais aussi lorsqu’il était à Petrosen et qu’il habitait Derklé, quand j’allais à la Fac, je le croisais à l’arrêt bus où il attendait le véhicule qui venait le chercher. Donc je le connaissais, mais on s’était perdus de vue. C’est lorsque j’ai adhéré à l’Apr que je l’ai revu.
Et avec le Premier ministre Aminata Touré, êtes-vous proches ?
Pas vraiment, nous sommes toutes les deux des cadres de l’Apr, on se croisait lors des rencontres de l’Apr, les réunions des femmes du parti notamment.
A votre avis, pourquoi le choix s’est porté sur vous pour occuper ce poste ?
Je ne saurais le dire. Je suis militante et cadre du parti, mais je ne saurais vous dire pourquoi c’est moi qui ai été choisie ?
Vous êtes chirurgien-dentiste, pensez-vous avoir les compétences nécessaires pour diriger ce ministère ?
Mais c’est le ministère de la Femme, c’est le social, la femme, les enfants. Je me dis qu’il faut avoir les moyens pour pouvoir les accompagner. Ce n’est pas important d’être homme, femme, dentiste ou médecin pour pouvoir diriger ce ministère, il faut avoir de la rigueur et les moyens qu’il faut pour réussir la mission. Je demande aux populations d’être patients et de nous accompagner. Parce que sans leur compréhension, il nous serait difficile d’accomplir ce que nous voulons faire.
Et quelles sont vos ambitions à la tête de ce ministère, que comptez-vous faire pour mener à bien cette mission ?
Pour le moment, je ne peux rien dire, j’attends que la feuille de route me soit donnée par le Premier ministre pour que je puisse la dérouler comme le souhaite le chef de l’Etat.
Comment comptez-vous allier votre nouveau travail et votre vie de famille ?
Je crois que ça ne devrait pas être très difficile, j’évolue dans le privé. Déjà la pratique dentaire c’est très dur, il y a beaucoup de patients, parfois je n’ai même pas le temps de déjeuner. Je rentre tard le soir, très fatiguée. Mais heureusement, j’ai la compréhension de mon mari, c’est lui qui m’assiste et qui m’aide, qui me donne le courage et qui me permet de réussir. Pour ce nouveau travail, c’est aussi lui qui va me soutenir et m’accompagner, et je pense que je pourrais réussir. Concernant le cabinet dentaire, je n’y étais pas seule, mais je vais chercher quelqu’un d’autre pour assurer la continuité du travail.
Le Premier ministre estime qu’il faut accélérer la cadence, vous pensez pouvoir suivre le rythme ?
Oui bien sûr. Comme je l’ai dit, il suffit que les moyens soient là. Si nous avons les moyens, nous pourrons le faire comme elle le souhaite. Les attentes des populations sont certes fortes, mais pour construire, il faut commencer par faire la fondation, poser les briques une à une car on ne peut pas tout construire en un jour. Nous allons accélérer, mais ce n’est pas en deux ou trois jours qu’on pourra tout réaliser.
Comment jugez-vous le travail de l’équipe gouvernementale précédente ?
Ils ont travaillé, mais le Sénégalais n’est pas patient, il est toujours trop pressé. Le gouvernement avait trouvé une situation qui était très difficile, pratiquement tout était priorité il ne pouvait pas tout faire en une année et demie. Mais je pense que bientôt nous trouverons le chemin qu’il faut pour satisfaire les populations. Nous allons poursuivre la réalisation du programme ‘’Yonnu Yokkuté’’
L'Observateur
-
Sénégal - résultats Législatives du 17novembre : la carte complète des députés élus par formations politiques [INFOGRAPHIE]
-
Amélioration des résultats scolaires à Kolda : « Nous allons organiser un forum de deux jours pour trouver des solutions… » (Mamadou Diop, nouvel IA)
-
Coopération sénégalo-russe : Bassirou Diomaye Faye s’est entretenu au téléphone avec Vladimir Poutine
-
Sénégal - Agressions sexuelles de mineurs dans l'Eglise : Le piariste Josep Maria Canet au Sénégal (1992 et 2005) accablé par plusieurs témoignages d'abus
-
Ziguinchor-Université Assane Seck: les étudiants décrètent une grève illimitée et entament un front