De l’incompréhension dans les actes posés par le « vétéran » Abdoulaye Bamba Diallo


L’actualité n’est pas très heureuse pour la presse sénégalaise. La précarité bien soulignée lors de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse, l’incendie dans les locaux de Walf. D’ailleurs, il ne faut pas oublier aussi l’incendie au niveau du siège de la télévision Al Mouridiyyah TV à Touba. Devant un tel tableau, poser certains débats peut sembler être hors sujet. Mais il faut du tout pour faire un monde. Les actes posés par le journaliste de plus de quarante ans d’expériences peuvent faire l’objet de questionnements. 
 

Le doyen Abdoulaye Bamba Diallo est l’ancien patron du groupe de presse Panafricain System Production (PSP), qui éditait le magazine Nouvel Horizon et le mensuel « Thiof magazine ». Il est aujourd’hui le vice-président du groupe Global Media Communication (GMC) qui édite le journal Le TEMOIN et diffuse la radio TOP FM. Ce groupe est le fruit de la fusion entre Panafricain System Production et le TEMOIN de l’autre doyen Mamadou Oumar Ndiaye qui est l’actuel PDG du groupe GMC et Directeur de publication du journal. 
 

Le journaliste Abdoulaye Bamba Diallo, président du Conseil d’administration de la Société sénégalaise de presse et de publicité Le SOLEIL depuis 2020, animait aussi dans les colonnes du journal ENQUETE (et non LE TEMOIN) une chronique intitulée : Les Comptes de Almamy Bocar, la chronique du vétéran. Au lendemain de l’élection du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, Abdoulaye Bamba Diallo a décidé de quitter la présidence du Conseil d’administration du SOLEIL et d’arrêter d’honorer son rendez-vous avec les lecteurs du journal ENQUETE. 
 

Pour le poste de la présidence du Conseil d’administration, cela peut être compréhensible. Le nouveau chef de l’Etat peut décider de choisir une autre personnalité à la tête du Conseil comme il a commencé à le faire au niveau de plusieurs directions. Mais l’option d’arrêter les chroniques et les explications données ne sont pas claires à mon niveau. 
 

« Cette chronique du vétéran est la dernière sous ma signature dans les colonnes du quotidien ENQUETE. (…). La séquence nouvelle qui s’ouvre pour notre pays me conduit à croire que ce sont des militants ou des sympathisants de Pastef, dont je ne suis pas, qui sont les mieux outillés pour analyser et décrypter les politiques nouvelles que le président Diomaye Faye va impulser pour les cinq prochaines années. Et que, donc, je ne devrais exprimer mes propos que dans les pages forum et débats, car étant des opinions, donc, forcément moins objectives que des analyses ou des décryptages ». Ce sont là les explications du vétéran Diallo. 
 

On peut ainsi comprendre qu’Abdoulaye Bamba Diallo qui n’est pas un politicien, qui n’est pas militant de l’APR, était donc un sympathisant de Macky Sall qu’il a défendu dans ses écrits en expliquant les politiques et démarches de l’ancien président de la République. Mieux, le doyen Diallo mettant les journalistes et les politiciens dans un même sac soutient que « nul doute que la transhumance politique et sociale a pris fin avec cette élection et qu’on ne verra plus ce spectacle désastreux de ralliement au nouveau vainqueur de politiciens, de religieux, d’acteurs culturels et sociaux ainsi que de journalistes à la recherche de gain facile ». Le dire pour les politiques est un autre débat mais pour les journalistes cela me pose problème. C’est la relation personnelle qui me pose problème. La vie d’un organe de presse ou la contribution d’un journaliste sur le débat public doivent transcender la durée des mandats d’un homme à la tête d’un pays. Mais les orientations politiques de la presse à l’image de la démarche idéologique dans l’espace politique n’étant pas très claire, on tombe facilement dans le choix de la défense d’un camp ou d’un homme selon les intérêts du moment. Cela n’a rien à voir avec un journaliste qui a décidé de s’engager en politique et qui naturellement comme l’avait fait un autre doyen Abdoulaye Latif Coulibaly va mettre entre parenthèse sa profession de journaliste. 
 

Juste des questionnements qui montrent la complexité de notre métier. Nous osons espérer que les nouvelles autorités vont participer à faciliter son exercice matériellement et moralement pour le bien de la Nation.  « En ce jour où le monde célèbre la liberté de la presse, je souhaite exprimer, avec la plus grande emphase, le rôle crucial que vous, journalistes et médias, assumez dans la consolidation et la préservation des fondements démocratiques de notre nation. La liberté de presse, véritable pierre angulaire des sociétés démocratiques, garantit que chaque citoyen reste informé, engagé, et participe activement aux débats essentiels qui façonnent notre avenir commun ». C’est un extrait de la lettre du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye aux journalistes à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse. Après la compréhension, des actes pour une presse assainie, des journalistes protégés moralement et matériellement dans l’exercice de leur métier. Rupture !

                                                                                Ndiaga DIOUF

                                                                                  Journaliste

 
Dimanche 5 Mai 2024
Dakaractu



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