Abdoulaye Wade va recevoir et tenter de séduire 20 000 chefs de village.


Abdoulaye Wade va recevoir et tenter de séduire 20 000 chefs de village.
DAKARACTU.COM - Le mardi 19 à 9h, au Village du Festival mondial des arts nègres, à Ngor, le chef de l'Etat, Me Abdoulaye Wade, va rencontrer 20 000 chefs de village en provenance de tous les coins du Sénégal. "Cette rencontre sera un moment d'échange direct entre le chef de l'Etat et les chefs de village sur les conditions de revalorisation de la fonction", indique le ministre de l'Intérieur qui organise l'événement. C'est aussi et surtout un moment où Wade, candidat déclaré à la prochaine présidentielle, va tenter de séduire ses interlocuteurs qui contrôlent le pays à la base. Le très politique candidat de la majorité présidentielle entreprend de mailler l'ensemble du territoire national en faisant de ces chefs de village ses obligés. Pour ce faire, il va améliorer sensiblement leurs conditions de vie et de travail. Chaque chef de village va être doté d'un téléphone portable avec du crédit illimité, d'une carte professionnelle, d'une indemnité, d'un hôtel de village... Abdoulaye Wade ne lésinera pas avec les moyens de l'Etat pour se succéder à lui-même. 
Dimanche 17 Juillet 2011




1.Posté par abdou le 17/07/2011 11:42
Vu son age avancé , et les difficultés de se déplacer , nous sommes en face d'une campagne electorale avant l'heure , donc Abdoulaye Wade , les fait venir à Dakar;Suivront les chefs de quartiers , le chomeurs , etc...

2.Posté par Yérim le 17/07/2011 13:05
Certes, on peut qualifier la démarche d'électoraliste, mais moi qui suis villageois et ai beaucoup lu René Dumont, je suis pour une réflexion sur les principes fondamentaux de l'allocation des ressources publiques. Au Sénégal, comme dans beaucoup de pays africain, un rural qui ne fait pas l'école française, peut vivre pendant 20 ans sans bénéficier de la moindre ressource publique (pas d'eau potable, pas d'éclairage publique, pas d'infrastructure sanitaire, même pas de service d'Etat civil, pas de routes goudronnées...). Dans beaucoup de villages, il n'y a aucun service social de base et les villageois ne voient aucun représentant de l'Etat y compris les responsables des services déconcentrés de l'Etat en charge des questions agricoles, hydrauliques....tous logés dans les capitales régionales. Pour reprendre, René Dumont, dans l'Afrique étranglée, les patrons de ces services se préoccupent beaucoup plus de leurs propres conforts, leurs bien être personnels(4x4 et bureaux climatisés) que d'actions concrètes en faveur des ruraux. Pour une première dans l'histoire du pays, je suis sidéré de constater que les médias font encore passer à coté, au lieu de prendre prétexte de cette rencontre pour poser le vrai débat sur la grande problématique du monde rural. Mais comme disait Marie-France Mottin (coauteure de l'Afrique Étranglée), "en des temps où l'excès de communication semble avoir accru l'incommunicabilité", je suis presque sûr que ce ne sont pas les médias qui aideront les ruraux à communiquer sur leur vrai problème. Comme dirait Bourdieu, le petit fait divers fera encore diversion.

3.Posté par Yérim le 17/07/2011 13:08
Certes, on peut qualifier la démarche d'électoraliste, mais moi qui suis villageois et ai beaucoup lu René Dumont, je suis pour une réflexion sur les principes fondamentaux de l'allocation des ressources publiques. Au Sénégal, comme dans beaucoup de pays africain, un rural qui ne fait pas l'école française, peut vivre pendant 20 ans sans bénéficier de la moindre ressource publique (pas d'eau potable, pas d'éclairage publique, pas d'infrastructure sanitaire, même pas de service d'Etat civil, pas de routes goudronnées...). Dans beaucoup de villages, il n'y a aucun service social de base et les villageois ne voient aucun représentant de l'Etat y compris les responsables des services déconcentrés de l'Etat en charge des questions agricoles, hydrauliques....tous logés dans les capitales régionales. Pour reprendre, René Dumont, dans "l'Afrique étranglée", les patrons de ces services se préoccupent beaucoup plus de leurs propres conforts, leurs bien être personnels(4x4 et bureaux climatisés) que d'actions concrètes en faveur des ruraux. Pour une première dans l'histoire du pays, je suis sidéré de constater que les médias font encore passer à coté, au lieu de prendre prétexte de cette rencontre pour poser le vrai débat sur la grande problématique du monde rural. Mais comme disait Marie-France Mottin (coauteure de l'Afrique Étranglée), "en des temps où l'excès de communication semble avoir accru l'incommunicabilité", je suis presque sûr que ce ne sont pas les médias qui aideront les ruraux à communiquer sur leur vrai problème. Comme dirait Bourdieu, le petit fait divers fera encore diversion.



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